Saturday, June 13, 2015

Obsédé de Spinal Tap

Tout guitariste qui se respecte doit connaître sur le bout des doigts le film This Is Spinal Tap. ça n'est pas optionnel, pas négociable, tant ce rockumentaire sur un groupe de heavy metal britannique imaginaire résume parfaitement à lui tout seul la vie d'un groupe et la manière de réfléchir d'un guitariste. Rob Reiner a produit ce chef d’œuvre en 1984 et peu de choses ont changé, certaines scènes sont même gênantes tellement elles rappelleront à certaines des épisodes trop familiers. Le groupe victime de son ambition de mise en scène scénique (le Stonehenge trop petit, les œufs d'Alien qui ne s'ouvrent pas), la copine du chanteur qui sème la discorde entre les musiciens, le bassiste qui se fait attraper à l'aéroport avec un concombre dans son pantalon, le groupe qui ne trouve pas la scène au moment de commencer le concert, les batteurs qui explosent, le solo de guitare interminable... Chaque scène vaut son pesant d'or, mais LA scène que chaque guitariste doit absolument connaître par cœur, c'est bien sûr la visite de la collection de guitares de Nigel Tufnel, le lead du groupe au personnage très clairement inspiré de Jeff Beck. Je vous laisse apprécier ça (merci Youtube) :



Non seulement c'est très drôle et hyper bien vu, mais avouez qu'on vivrait correctement avec une collection pareille non ? Retournez donc voir la date du film... Eh oui 1984, avant la création des Custom Shop Fender et Gibson, vous voyez où je veux en venir ? Toutes ces beautés sont des originales ! Et c'est là que je voulais en venir avec cet article : dans un ancien Guitar Player (numéro 170 daté de février 1984 avec Angus Young en couverture), un papier annonce la sortie du film et détaille les instruments qu'on y voit ! Jugez plutôt :

"Visually, the film is a feast for guitar players, thanks to the many vintage instruments Spinal Tap is seen playing. Norman Harris, of Norman's Rare Guitars (Reseda, California), loaned them 40 collector's items, for which the movie took out a million-dollar insurance policy. They include: two dot-inlay 335s, two '58 Flying Vs, a '59 sunburst Les Paul, a '55 gold-top Les Paul, a '61 Byrdland, a '49 Broadcaster, a '58 Super 400, a '28 00-42 Martin, and a '59 three-pickup Les Paul Custom. Older clips showing Spinal Tap in its infancy feature Danelectros, Gretsches, Hofners and Rickenbackers (as well as cameo appearances by Danny Kortchmar and Russ Kunkel as former band members)."
Je traduis pour ceux qui ne suivent plus :
Visuellement, ce film est un véritable festin pour les guitaristes, grâce aux nombreux instruments vintage que les Spinal Tap y jouent. Norman Harris, du magasin Norman's Rare Guitares (Reseda, California, j'en parlais d'ailleurs dans mon article sur les magasins de L.A.) leur a prêté 40 pièces de collection, que l'équipe du film a assuré pour un million de dollars. Parmi elles ont trouve : une ES-335 dot (d'avant 1962 donc), deux Flying V de 1958, une Les Paul sunburst de 1959, une Les Paul gold top de 1955, une Byrdland de 1961, une Broadcaster de 1949, une Super 400 de 1958, une Martin 00-42 de 1928 et une Les Paul Custom à trois micros de 1959. Pendant les parties du films qui montrent les débuts de Spinal Tap, on peut apercevoir des Danelectro, des Gretsch, des Hofner et des Rickenbacker (ainsi que des apparitions cameo de Danny Kortchmar et Russ Kunkel - membres notamment du groupe de James Taylor - en tant qu'anciens membres du groupe).
Vertigineux, n'est-ce pas ? Le pire c'est que la liste n'est pas exhaustive... Rien que dans la scène citée plus haut, la fameuse guitare avec l'étiquette originale qu'on ne doit même pas regarder est une Fender Bass VI Seafoam Green à tête assortie. Si on regarde bien (merci les arrêts sur image), on peut aussi voir : une autre Les Paul sunburst (si si !), deux Strats (une sunburst maple qui doit dater des années 50 et une Candy Apple Red à touche palissandre qui est probablement une série L), une Gibson double manche 12 / 6 cordes en blanc (polaris white ?), une Jazz Bass touche palissandre rouge à tête assortie, une Fender Electric XII Candy Apple Red là aussi à tête assortie, et une Precision Bass du début des années 50. C'est tout ? Eh bien non ! Dans d'autres scènes du film, on peut aussi apercevoir une Gibson Explorer (une 1958 aussi tant qu'à faire ?) et une SG Special Polaris White... Revoyez le film en gardant ces références en tête, c'est une incroyable séance de guitar porn qui s'offre à vous ! Enjoy...

4 comments:

  1. These go to eleven !
    Mythique !! :)

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  2. Et bien entendu, leur album maudit et sa pochette légendaire, clin-d'œilisée sur le premier Strokes.
    Sinon, ça m'a bien scié de découvrir que c'étaient des acteurs américains ; il faut admettre qu'il font super bien l'accent britannique. Je pense que Keiffff Richards himself ne prononcerait pas mieux "sustAïn"...

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    1. Bien vu je n'avais même pas fait le lien avec "Smell The Glove" des Strokes ;)
      ET oui, ils font parfaitement genre je suis dans le Sussex et je suis arrivé à Londres à 16 ans et demi... Juste retour des choses pour tous les britanniques de l'époque qui chantaient avec un accent US imaginaire non ?

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