Tuesday, July 31, 2012

Fantasme 51 - Nash T68 Pink Paisley

http://www.chicagomusicexchange.com/new-arrivals/new/nash-t-68-pink-paisley/

Nash est un luthier US qui assemble des grattes fenderiennes en se permettant toutes sortes de variations de couleurs ou d'options (Bigsby, 12 cordes...), et propose des guitares usées d'usine pour la moitié du prix d'une Custom Shop. Quand on sait qu'en plus un homme exigeant comme Bill Frisell ne jure que par sa Telecaster Nash, il y a de quoi s'exciter. Eh bien pour nous énerver encore plus, voici qu'ils se lancent dans la Paisley avec cette réplique irrésistible du modèle 68, rendue célèbre auprès du King par le moustachu James Burton. La guitare ultime pour ceux qui sont prêts à tout assumer...

Monday, July 30, 2012

Kemper Profiling Amplifier - la preuve en audio !

Depuis que la marque allemande a présenté son préampli à modélisation à la Musikmesse il y a un an, le monde de la guitare se relance à corps perdu dans le débat sans fin "est-ce que le numérique peut remplacer les lampes qui chauffent gnagnagna", et les bancs d'essai américains particulièrement laudatifs donnent vraiment envie d'y croire. Le principal argument qui différencie le Kemper de tous les autres produits de ce marché est sa capacité à "écouter" le son d'un ampli via son entrée micro pour le cloner et en faire une version modélisée. De quoi amener sa collection de 5 watts vintage sur la route pour retrouver tous les sons de l'album, la galère en moins...
J'ai donc réalisé un test en profondeur de la bête pour le numéro de Guitare Xtreme actuellement en kiosques, et je dois avouer que mon cœur d'ayatollah analogique est tout chamboulé : les morceaux que j'ai enregistré avec sonnent vraiment, c'est utilisable dans le mix et même très inspirant. Pas encore de test live mais ça pourrait bien venir ! Et surtout, la fonction de clonage d'ampli est assez incroyable... J'ai réalisé une copie du canal 1 de mon combo Hugues & Kettner Tubemeister repris par un SM57 dans un préampli Universal Audio 610, et j'ai enregistré la même partie de guitare sur deux pistes : le signal original de l'ampli et celui du Kemper. à vous de juger :
L'ampli :
http://soundcloud.com/beurks/kemper-temoin-hugues-kettner
Le Kemper :
http://soundcloud.com/beurks/kemper-hugues-kettner
Impressionnant non ? Pas encore la réplique totalement identique mais je n'ai même pas affiné les paramètres du clone... On n'arrête pas le progrès !

Friday, July 20, 2012

Fantasme 50 - Fender Custom Shop Jazzmaster 58 Seafoam Green

http://www.rainbowguitars.com/guitar/fender/custom-shop-58-jazzmaster-sea-foam-green/9231004114/fe

Le magasin Rainbow Guitars commande des instruments au Custom Shop, et ils ne font pas semblant ! Pour le cinquantième fantasme du blog (eh oui déjà !), j'ai choisi cette incroyable Jazzmaster verte qui résume parfaitement tout ce que j'aime chez une guitare. Du 1958 annoncé elle ne garde que la plaque dorée qui est effectivement charmante, mais pour le reste c'est du très personnel qui marche à merveille, à commencer par la touche érable qui contraste magnifiquement avec les micros noirs et le corps vert... Il m'en faudra au moins deux pour fêter les 50 fantasmes !

Sunday, July 15, 2012

Test - I.K. Multimedia Amplitube Slash

Je posterai désormais des tests exclusifs à cette page de temps en temps, en espérant qu'ils répondent à vos attentes en la matière ! Le but est de parler des produits de la manière la plus objective possible et surtout de vous les faire entendre via des samples audio nombreux et de très bonne qualité. Nous ouvrons le bal avec le logiciel Amplitube Slash!

Avec Amplitube, qui en est actuellement à sa troisième version, l'éditeur IK Multimedia a montré la voie dans le domaine de l'émulation d'amplis à lampes sur ordinateur. Les versions disponibles sont très nombreuses et proposent différentes sélections d'amplis et effets correspondant à diverses inclinaisons stylistiques : Bass, Fender, Metal... Hendrix a été le premier artiste à inspirer un volume à lui seul, mais Slash devient de fait le premier artiste vivant à développer son petit Amplitube personnel pour en faire profiter le monde entier. Il avait déjà été le premier à bénéficier d'un ampli Marshall signature, le pas de la numérisation a donc été franchi pour le guitar héro des années 90. Gros coups marketing ou réelle collaboration ? Voyons les choses en face : lorsque Slash veut jouer, il peut se faire installer un mur de plexi vintage par un roadie personnel à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et les pousser à fond sans plaintes des voisins. Quel besoin aurait-il d'utiliser un logiciel du genre ? La même raison que la plupart des gens qui craqueront pour Amplitube : c'est vraiment pratique... Dans le bus de tournée ou à l'hôtel, tout le monde bosse au casque et vu que le dernier album de Slash, Apocalyptic Love, a été composé en tournée, on peut imaginer que les boutons virtuels lui ont rendu de fiers services. Et à l'utilisation on voit immédiatement le côté ultra simple et agréable : il suffit d'un ordi ou d'un ipad, d'une interface correcte et d'un casque et on dispose d'une interface permettant d'enregistrer des prises définitives partout et n'importe quand. C'est bien beau d'être pratique, me direz-vous, mais ça sonne ou bien ? On y vient...


Amplitube Slash peut être utilisé aussi bien comme plug in d'un séquenceur genre Pro Tools que comme standalone, et dans les cas, l'interface très claire permet de se construire un son à partir de plusieurs blocs. On passe d'abord par l'accordeur intégré (correct, on est quand même loin de Peterson mais ça n'est pas le même prix !), puis par les pédales placées avant l'ampli, vient ensuite l'ampli et enfin les racks d'effets post-ampli. Sachant qu'on peut configurer deux chaînes indépendantes pour un vrai son stéréo, il y a vraiment de quoi s'amuser... Les effets choisis par Slash vont du traditionnel bien mais un peu bateau (delay façon Boss DD-3, chorus façon MXR, booster à un bouton et noise gate) aux pédales plus originales qui sont une base intéressantes d'expérimentations personnelles : l'Octo-Blue (comprendre la Blue Box MXR, une fuzz octave parfaitement chaotique) et la WahDist, une version logicielle de la Dunlop Crybaby Slash, une pédale de wah intégrant une distorsion à deux boutons. En l'absence de pédale de contrôle (comme l'interface StealthPedal que propose IK), on peut bloquer la wah pour créer un pic dans les médiums : combiné avec la disto assez criarde qu'ajoute cette petite pédale rouge, il devient impossible de ne pas percer dans le mix pour un solo, même en le voulant ! On peut juste déplorer que le logiciel ait été développé avant la sortie de la nouvelle version de ces deux dernières pédales que Dunlop présentait récemment : la Slash Octave Fuzz (qui ajoute une octave supérieure par rapport à la Blue Box et plus de contrôles) et la Crybaby Slash sans disto intégrée. Espérons qu'une mise à jour prévoie l'inclusion de ces outils potentiellement intéressants.
Bien sûr, l'intérêt principal de Amplitube Slash se trouve dans les deux amplis propres à cette version du logiciel, qui émulent les deux têtes Marshall qui accompagnent le chapeauté en tournée : la JCM Slash (premier Marshall signature évoqué plus haut donc) et la plus récente Marshall AFD. Cette dernière propose en fait deux amplis en un via ses deux modes : #34 est le Silver Jubilee devenu le compagnon de route de Slash pendant une grande partie de sa carrière et AFD est une reproduction du son de l'album des Guns n' Roses Appetite For Destruction, enregistré avec un Marshall plexi de location qui n'a pas été retrouvé. Je ne suis pas très habitué aux émulations au format plug in, leur préférant généralement un Sansamp pédale lorsque j'enregistre, mais je dois avouer que là j'ai franchement pris mon pied... Avec une Les Paul bien sûr (ou ce que j'ai qui s'en rapproche le plus, une The Heritage H-140 donc), le son Slash est effectivement à portée de doigts, d'autant plus que les presets spécifiques livrés avec le logiciel reprennent clairement des noms de morceaux (surtout du dernier album of course) et sont de très bons points de départ. J'ai retrouvé les graves emphatiques typiques d'un Marshall sur un 4x12 et le grain épais et incandescent qui m'avait fait rêver sur les deux Use Your Illusion dont je me nourrissais étant ado. On en vient à oublier qu'on joue sur un ordi et on se perd dans le plaisir de jouer, comme le permettrait un "vrai" bon ampli, il n'y a sans doute pas de meilleure preuve de la réussite d'Amplitube. Les finesses de jeu comme les variations de volume au potard de la guitare sont très bien retranscrites, au point que je pourrais imaginer utiliser ces deux amplis virtuels pour un vrai enregistrement. La JCM Slash est plus vintage dans l'esprit, plus râpeuse et mordante, tandis que la AFD est ronde et très saturée. Dans le cadre d'un morceau complet, les sons ne prennent pas toutes les fréquences (contrairement par exemple aux émulations des premières versions du POD, difficiles à mixer car occupant une très large plage de fréquences) et trouvent leur place dans un mix sans forcer. J'ai poussé le vice jusqu'à comparer avec un mix du même morceau sur lequel j'ai remplacé l'Amplitube Slash par les plug ins Eleven Free et Sansamp PSA1, et il s'avère que Amplitube tire clairement son épingle du jeu par le côté très vivant du résultat.
Reste la question qui tue : à qui s'adresse vraiment un logiciel du style ? Le peu d'amplis proposés est paradoxalement un avantage puisqu'on évite l'angoisse du choix et l'envie de changer de modélisation à chaque morceau, ce qui laisserait imaginer qu'on prenne le JCM Slash ou l'AFD comme base de son pour tout un concert via un iPad ou un ordi portable (surtout pour un concert hommage aux Guns !), mais c'est surtout en enregistrement que Amplitube Slash fera des merveilles, que ça soit en solution de facilité pour ne pas perdre l'inspiration le temps de câbler un ampli et un micro, en solution de flexibilité pour se permettre de changer les réglages de l'ampli virtuel jusqu'au moment du mix final, ou bien tout simplement parce qu'il sonne !

Voici sept samples (au format wav pour une qualité d'écoute optimale) afin d'écouter par vous-mêmes les sons de Amplitube Slash :
1 - Le X-Chorus sur le JCM Slash http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-1-xchorus-and
2 - L'Octo Fuzz sur l'American Clean (le Fender de secours dans Amplitube) http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-2-octofuzz-and
3 - La tête AFD100 en mode #34 http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-3-marshall
4 - La tête AFD100 en mode AFD http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-4-marshall
5 - la tête JCM Slash http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-5-marshall-jcm
6 - Morceau complet avec la JCM Slash à gauche, la AFD100 en mode AFD à droite, et la Wahdist sur la JCM Slash en solo http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-6-full-song
7 - Le même morceau complet en remplaçant la gauche par le logiciel Eleven Free et la droite plus le solo par un Sansamp PSA-1 http://soundcloud.com/beurks/amplitube-slash-7-full-song

Produit : I.K. Multimedia Amplitube Slash
Formats disponibles : iPad, iPhone, iPod touch, Mac ou PC
Site : http://www.ikmultimedia.com/products/cat-view.php?C=family-at-slash
Prix : 59,99 euros (version ordinateur), 7,99 euros (version iOS)
Pour : La grande qualité des amplis simulés, peu d'amplis disponibles mais parfaits pour le style de Slash
Contre : les pédales Octo Fuzz et Wahdist ne sont plus représentatives des modèles qu'utilise Slash à l'heure actuelle

Monday, July 9, 2012

Fantasme 49 - Olson Small Jumbo The Twins 1999

http://www.williesguitars.com/index.cfm/other_acoustics/8/inventory/6

Là on est carrément dans le top du top du top de la grande lutherie... James Olson fabrique ses guitares dans le Minnesota et est notamment responsable des instruments préférés de James Taylor ou David Crosby. Ces deux mini jumbos sont un set assorti qu'il a fabriqué en 99, deux pièces uniques avec un travail de décoration de la touche par le légendaire Larry Robinson. L'une a une table en épicéa, l'autre en cèdre, et les deux ont bien sûr des corps en palissandre brésilien, le bois le plus rare et le plus recherché dans la lutherie acoustique de haut vol. Il est évidemment hors de question de séparer les deux jumelles et elles sont donc vendues ensemble pour la modique somme de 52 500 dollars. Mieux vaut commencer à économiser dès maintenant...


Sunday, July 8, 2012

Vous avez dit monomaniaque ?

http://www.amazon.fr/Beauty-Burst-Gibson-Sunburst-Pauls/dp/0793573742

216 pages sur un seul modèle de guitare produit pendant deux ans... C'est parfaitement démesuré et c'est pour ça que c'est bon ! Je viens de commander ce bouquin sur amazon et je voulais vous le faire découvrir, tant il s'agit d'un des exercices de monomanie les plus réussis. Ce classique regroupe des centaines de photos de modèles de Gibson Les Paul sunburst datant d'entre 1958 et 1960 : bien sûr elles se ressemblent toutes (de temps en temps les micros ne sont pas capotés, il manque la plaque de protection ou bien il y a un Bigsby), mais la richesse des dessins de l'érable flammé de la table ainsi que la variété des sunburst rend le voyage absolument passionnant. L'auteur, Yasuhiko Iwanade, est un spécialiste du sujet, a même travaillé comme maître luthier au custom shop Fender, et ses textes détaillant chaque aspect de cet instrument mythique sont très agréables à lire malgré leur côté techniquement pointu. Et si on avait droit à un bouquin comme ça sur chaque modèle de chaque grande marque ?

Saturday, July 7, 2012

Fantasme 48 - Gretsch Custom Shop Sonic Blue Penguin

http://www.themusiczoo.com/product/4534/Gretsch-Custom-Shop-Masterbuilt-Penguin-Heavy-Relic-Electric-Guitar-Sonic-Blue/

Une White Penguin c'est beau. C'est sans doute la guitare solid body (même si le corps est chambré) la plus décorée et la ornée parmi les modèles vintage, et un oiseau rare absolu qui fait rêver les collectionneurs les plus obsédés. Alors quand le Custom Shop se permet une version Sonic Blue, on regarde et on bave...

Thursday, July 5, 2012

Encore Floyd au pied du Mur

L'excellent groupe hommage à Pink Floyd, Encore Floyd, s'installe au Vingtième Théâtre de Paris pour un spectacle intitulé "Before The Wall", qui se concentre donc sur le répertoire pré-79. Quelle plus beau prétexte pour se pencher sur le matos de David Gilmour, l'homme dont le grain aura fait rêver des générations d'aspirants ?
Je suis particulièrement fan du son de Dark Side Of The Moon, le moment où le groupe a fait la transition entre les jams planants des débuts et les chansons pop ultra bien construites de la suite. Ses sons cleans sont enveloppants et énormes alors que ses leads sont fluides et abrasifs. Quels sont les instruments du crime ?
Côté guitare, la Strato est bien entendu à l'honneur. La fameuse "Black Strat" (sa fidèle accompagnatrice qui a subi un nombre de modifications absolument hallucinantes au cours de sa vie - sa réplique par le Custom Shop Fender est d'ailleurs accompagnée d'un bouquin qui documente ses évolutions) était déjà l'outil principal, mais les scènes d'enregistrement que l'on aperçoit dans le live à Pompéi le montrent en train d'enregistrer "Money" avec une guitare type Gibson à deux humbuckers, un double cutaway construite par le luthier Bill Lewis.
L'ampli est un Hiwatt, le fameux DR103, connu pour son headroom hallucinant : on a beau le pousser très très fort, il ne crunche pas et le son clair n'en devient que plus énorme. L'outil idéal pour faire résonner trois notes avec autorité.
Côté effets, le peu de pédales utilisées montre bien qu'il suffit de peu d'éléments bien maîtrisés pour obtenir plein de sons différents. Le seul effet de modulation est une Uni-Vibe et pas un phaser, d'où le son gras et enveloppant qui hante pas mal de parties de l'album. Le trémolo de "Money" a été rajouté au mix, et un simple Echorec Binson suffit à toutes les textures de delay. Enfin, la pédale star du lot est bien sûr la Fuzz Face Arbiter, un incontournable du genre qui est la base du son de tous les leads gilmouriens. Le choix d'une fuzz plutôt que de faire cruncher un ampli plus petit que le Hiwatt explique le côté abrasif du grain obtenu, une explosion parfaitement maîtrisée par les doigts experts de David.
Le guitariste de Encore Floyd, Mark Truman, a choisi de ne pas reproduire servilement le matos du maître mais de chercher un setup simple et efficace dans l'esprit floydien. La guitare est évidemment la Black Strat Custom Shop (difficile d'y échapper), mais l'ampli est un système en rack autour du classique Marshall JMP-1, et les effets ne sont pas bien compliqués, autour d'une Uni-Vibe Jam Pedals Retro Vibe. Alors comment arrive-t-il à un résultat si proche avec un setup si éloigné ? La réponse est simple : les doigts !

Monday, July 2, 2012

Fantasme 47 - Orville SGD 160 Doubleneck

http://www.gbase.com/gear/orville-by-gibson-sgd-160-doubleneck-six-s-19

Avant que la série Epiphone Elitist ne se charge de cette tâche, Gibson fabriquait les versions japonaises de ses guitares sous la marque Orville, en référence au moustachu Orville Gibson qui a monté l'usine au tournant du 20è. Ces instruments sont réputés pour être d'excellentes copies, malheureusement aussi rares que les Epiphone Elitist citées plus haut. De là à tomber un jour sur un deuxième exemplaire de cette superbe SG double manche, il y a plus de chances de gagner au Loto...