Friday, July 19, 2013

Fantasme 124 - Duesenberg Caribou Narvik Blue

http://willcuttguitars.com/duesenberg/duesenberg-caribou-narvik-blue-843

Jusque là, j'ai toujours trouvé que les Duesenberg étaient très bien mais pour les autres. Je reconnais avoir copieusement fantasmé sur les deux modèles signature de Mike Campbell mais il aurait fait un modèle chez Squier ça m'aurait excité aussi... Bref, cette Duesenberg là est suffisamment bizarre pour me plaire : on dirait un machin sorti de l'usine Eko dans les années 60 avec ses deux micros simples à plots décalés en plus du humbucker en position aigue. Le Bigsby ne gâche rien, l'ouïe en virgule non plus et bien la couleur bleue fait toujours partie des choses qui rendent une guitare spéciale... Et puis elle s'appelle Caribou, vous avez vraiment besoin d'un argument en plus ?

Thursday, July 18, 2013

Bouquin - The Worship Guitar Book

Dans quel méthode de guitare peut-on lire des phrases comme "Au nom de Seigneur, respectez les gens qui sont en position d'autorité", "à quelle fréquence estimez-vous l'impact éternel de vos mots et actions ?" ou encore "faîtes-vous suffisamment attention au pasteur et au batteur tandis que vous jouez votre partie ?". Pour cela il faut lire le Worship Guitar Book.
La sortie de ce livre représente la partie émergée d'un iceberg dont on soupçonne difficilement l'étendue, surtout vu de France où ce phénomène est bien éloigné de notre culture : il s'agit de la bible (oui je sais...) du guitariste de culte. J'ai bien dit guitariste DE culte et pas guitariste culte.
Pour clarifier les choses dès maintenant, je suis parfaitement athée et l'idée d'une mise en scène religieuse me met toujours mal à l'aise. Mais cette méthode montre bien qu'il existe un très large public intéressé. Aux Etats Unis, les cultes se font en musique, et contrairement à l'orgue des cathos français, les protestants Américains ont accepté la modernité musicale et les cérémonies se font systématiquement avec un groupe de pop rock. C'est aussi le cas pour certaines branches du protestantisme en France mais ça représente tellement peu de gens qu'une traduction de ce bouquin ne serait pas forcément justifiée. Aux Etats Unis, il s'agit pour de nombreux musiciens d'une occasion de jouer en public une fois par semaine (voire plus) sans avoir à démarcher de salle de concert et avec un public captif assuré. Il est donc très courant de croiser des musiciens de culte sur les forums de matos, et certains professionnels ont même fait leurs armes dans ce milieux, tels le président de Duesenberg USA ou celui de Morgan Amps, tous les deux interviewés dans cet ouvrage.

Et cet ouvrage justement ? ça n'est pas mon athéisme qui parle, mais je l'ai trouvé plutôt raté : en essayant de couvrir absolument tout, l'auteur Doug Doppler a commis le péché d'orgueil. Il parle de philosophie de la performance, de lire les partitions, des accords, des gammes, du rythme, de faire des solos, de s'entraîner l'oreille, et une bonne partie du bouquin est consacrée au matos du style (dont un chapitre entier sur comment programmer son POD HD500 - je n'ai rien dit !). Chacun de ces sujets mériterait un bouquin à part entière et on passe ici sur chaque domaine de manière très superficielle, sans autre cohérence que d'essayer d'en couvrir le plus possible. Il manque une logique d'ensemble qui justifierait cette méthode de plus, hormis bien sûr les passages de la bible égrenés ça et là. Les vidéos sur le DVD-ROM joint donnent un peu la même impression : le son et l'image sont bons, mais quand l'auteur Doug Doppler (par ailleurs un excellent guitariste qui a sorti un album sur le label de Steve Vai) fait la démo de plusieurs pédales, le cameraman cadre au dessus de ces genoux : ainsi, on ne voit jamais la pédale en question. Pardonnez-lui chers guitaristes, il ne sait pas ce qu'il fait...

Tuesday, July 16, 2013

Fantasme 123 - Gibson ES-175 1955

http://www.themusiczoo.com/product/18654/1955-Gibson-Vintage-ES-175-Electric-Guitar-Sunburst---Used/

Oui je sais, je n'ai aucune raison de fantasmer sur une guitare de jazz alors que je connais même pas les accords de Sleepwalk... Mais il se trouve que j'ai récemment vu une vidéo de Bonnie Raitt dans sa prime jeunesse avec une beauté exactement identique entre les pattes, et ça m'a fait quelque chose. D'habitude la 175 a tendance à m'emmerder mais celle-ci avec un seul P90, ça commence à discuter beaucoup plus. En fait le pan coupé florentin et les repères de touches en parallélogrammes ça fait quand même un beau mariage...

Saturday, July 13, 2013

Extreme Pedalboard Makeover season 2

Vous pensiez en avoir terminé avec mes histoires de pedalboard ? C'est bien mal me connaître !
Ma vie est compliquée : je fais des concerts, mais je fais aussi des enregistrements, en particulier pour mon cours iMusic School (http://www.imusic-school.com/professeurs/julien-bitoun.php). Soyons donc logique : il me faut deux pedalboards !
Le magnifique board confectionné en direct sur ce site (ici : http://obsededeguitare.blogspot.fr/2013/06/extreme-pedalboard-makeover-part-5.html) a été conçu pour être branché sur un ampli crunchy, ou en tout cas légèrement poussé, ce qui est mon utilisation la plus commune en live comme en gros studio.
Mais pour mes cours iMusic School ainsi que pour les démos de morceaux que je fais sur mon Pro Tools perso, pas question de faire une prise de son à l'ampli et il faut donc un autre système, et de préférence un board monté pour ne pas avoir à refaire tous les branchements à chaque fois qu'une idée me vient... Et puis le fait d'avoir un système que je ballade facilement me permet de retrouver exactement le même son que sur les playbacks lorsqu'on tourne les vidéos pour iMusic School, branché en direct sur leur Pro Tools.
Voici donc mon pedalboard "direct console" ! Le centre du machin est bien évidemment le Torpedo C.A.B. (testé ICI), un excellent simulateur d'étage de puissance et de haut parleur qui me permet de sortir sur une carte son sans aucune prise de tête. Pour le reste, le but était de couvrir une palette la plus large possible sans tomber dans le multi effet à la con, puisque pour mon cours je dois m'approcher de sons entre les années 50 et l'heure actuelle, le tout avec une qualité de son la plus propre possible. La Plexi-Drive Wampler est donc mon préampli principal, toujours enclenchée même pour les sons clairs (auquel cas je coupe le drive et monte le volume à fond), et lorsque la Grind Fuzz de chez Heavy Electronics (une de mes fuzz préférées, très musicale) est en marche, elle est toujours couplée à la Plexi Drive pour un rendu plus proche d'une fuzz dans un ampli poussé fort. Côté effets, on complète pour le Line 6 MM4 (celui-ci a été modifié par Adam Wolfaardt pour une meilleure solidité des switchs) qui me sert pour les trémolos, Leslie et autres chorus (oui, je n'aime pas ça non plus mais quand on veut montrer du Police dans le cours iMusic School il n'y a pas vraiment d'autre choix), et le BlueSky Strymon qui commence à se sentir menacé depuis que j'ai essayé la Context de chez Red Panda.

Le Polytuner a été déscratché de mon autre board pour rejoindre le tout, d'autant plus qu'il ne tient pas sur ce board là ! D'ailleurs c'est quoi ce board ? Eh bien il s'agit du board le moins cher du monde ! Un plateau en plastique bleu acheté pour treize euros chez Monoprix. On le retourne, on met du velcro dessus et c'est parti ! Pratique, pas cher, et mon deuxième pedalboard est prêt !
ça tombe bien puisque j'ai une session iMusic School dans les tuyaux, et je ne résiste donc pas à l'envie de vous faire écouter le board en action ! Il s'agit de ma version du nouveau single des Queens Of The Stone Age, My God Is The Sun. J'ai programmé la batterie sur Addictive Drums (avec le pack Indie), enregistré la basse avec ma Jazz Bass American Vintage 62 dans un Tech 21 VT Bass, puis empilé trois couches de guitares. Vous pouvez entendre le BlueSky au moment où une des deux guitares rythmiques est noyée dans la reverb, et la Grind Fuzz sur le solo. Pour le reste, c'est tout simplement la Wampler dans le C.A.B., et ça marche très bien ! La guitare ? Ben une Collings 290 DCS tant qu'à faire... Enjoy !

https://soundcloud.com/beurks/my-god-is-the-sun


Wednesday, July 10, 2013

Fantasme 122 - Collings I35 lc Jet Black

http://willcuttguitars.com/collings/collings-electrics/collings-i-35-lc-jet-black-261

Eh bien oui, depuis que j'ai ma 290 DCS, j'avoue sans peine que je deviens obsédé de Collings... Il faut dire que ça marche tellement bien... alors quand en plus il s'agit de leur version de la 335 et qu'elle est parfaitement noire alors toute tentative de résistance paraît bien vaine : il ne manquerait plus qu'une plaque crème là dessus et j'en prends cinq.

Monday, July 8, 2013

Test : la Red Panda Context Reverberator

Comme je suis toujours à l'affut de la marque de pédales rigolote qui va scotcher tout le monde, je suis tombé récemment sur les pédales Red Panda. En plus d'avoir le logo le plus cool du monde (voir plus bas), ces pédales ont une approche très originale pour une marque boutique. Là où la plupart des concurrents multiplient les overdrive et fuzz plus ou moins pompées sur des circuits des années 60, Red Panda prend la route opposée et propose des choses qui n'existent pas ailleurs. Deux pédales sont pour l'instant à leur catalogue, et ne sont pas encore distribuées en France mais si il y a une justice ça ne devrait pas tarder : la Particle, donc je vous parlerai un peu plus tard ici-même, et la Context qui nous intéresse aujourd'hui.
La Context est une Reverb numérique de qualité studio avec six types de sons très différents. La seule concurrente qui vient à l'esprit est la Strymon BlueSky, et coup de bol j'en ai une donc j'ai pu me permettre le luxe de comparer directement les deux. Première constatation : la Red Panda est plus petite, pour les accros du pedalboard bien rempli c'est un argument non négligeable ! Son look est vraiment attirant, avec son gros bouton de sélection du type de reverb qui fait penser à une console de mixage vintage.
Les connexions sont mono (dommage, mais en même temps, qui utilise vraiment sa pédale de reverb en stéréo ?) et les réglages ultra simples : blend pour le mélange de reverb au signal d'origine, delay pour le temps que la reverb met à se déclencher, decay pour sa durée, damping pour l'atténuation des aigus et enfin le type de reverb. Les six devraient être relativement familières pour tous ceux qui ont déjà manipulé un multieffet ou un plug in de reverb sur leur ordi : Room pour une petite pièce, Hall pour une pièce plus mouillée, Cathedral pour une reverb très envahissante, Gated pour un effet percussif typique des caisses claire des années 80, Plate pour la reverb à plaque type studio des années 70 et enfin Delay pour un mélange de Delay et de reverb.
Seul regret : un réglage Spring (reverb à ressorts typique des sons surf) aurait été une addition bienvenue. Pour le reste, c'est vraiment du grand art : les différentes reverbs sont très réalistes, profondes et planantes quand il faut mais aussi capables d'être discrètes, classes et respectueuses. L'interaction des différents réglages s'apprend vite et on obtient rapidement le résultat que l'on recherche. Dans un comparatif direct avec la BlueSky, j'ai pu obtenir des sons très proches sur les deux (ce qui n'est pas peu dire pour la Red Panda tant la Strymon reste une pédale qui a fait flasher les guitaristes du monde entier). La Strymon fait des reverb avec octaver intégré ainsi qu'un son de spring que la Red Panda ne peut pas faire, mais en échange la Panda est un tout petit peu plus claire et surtout elle présente un vrai delay intégré. Lorsque le réglage "Delay" est sélectionné, le réglage blend contrôle le niveau du delay, delay son time, decay son feedback et damping le niveau de la reverb. On peut donc couper la reverb et avoir un excellent delay à trois réglages qui sonne de manière bien musicale. Évidemment ça n'est pas un analogique mais on peut même en tirer quelques bizarreries...
Vous l'aurez compris, le Context est une grosse craquerie, et je crois que sa plus petite taille, sa grande clarté de son et sa plus grande simplicité d'utilisation me font le préférer au BlueSky qui commence un peu à faire la gueule.
Pour écouter quelques très beaux sons sortis du Panda Rouge, allez donc faire un tour ici :
https://soundcloud.com/beurks/obs-d-de-guitare-demo-red

Friday, July 5, 2013

Fantasme 121 - Fender Custom Shop Telecaster Custom Sonic Blue

http://willcuttguitars.com/fender-custom-shop/custom-shop-tele/fender-custom-shop-1972-custom-telecaster-closet-classic-sonic-blue

Je n'ai jamais été particulièrement fan de la Telecaster Custom, même si je comprends tout à fait l'intérêt d'un humbucker en position manche. Il y a juste un truc avec le côté grande plaque noire sur une guitare noir que je ne trouve pas forcément très sexy. Mais alors là, en Sonic Blue à plaque noire, il devient difficile de ne pas craquer complètement. Elle n'a sûrement jamais existé comme ça, encore moins avec la découpe stomacale à l'arrière, mais les gens du Custom Shop n'en ont que faire et c'est tant mieux.

Thursday, July 4, 2013

Obsédé de Josh Homme

http://www.youtube.com/watch?v=AJDUHq2mJx0

Matt Sweeney est un guitariste de session dont on entend les parties sur l'album American V de Johnny Cash aussi bien que chez les Dixie Chicks ou Cat Power. Il vient de lancer un podcast vidéo fabuleux en collaboration avec D'Addario, Guitar Moves. Le principe ? Il rencontre des maîtres de l'instrument à un endroit où ils peuvent jammer tranquille, les deux ont une guitare à la main et s'échangent des astuces. Le ton est décontracté, ce qui facilite énormément les confidences, et la qualité de réalisation, image comme son, est inédite dans le domaine souvent laissé pour compte de l'interview guitaristique.
Bref vous l'aurez compris il faut absolument regarder !
Je voulais attirer une attention toute particulière sur l'épisode 3 dans lequel il est avec l'homme qui squatte mon ipod depuis deux mois non stop, j'ai nommé Josh Homme. L'épisode a été tourné dans le studio du leader de Queens Of The Stone Age, et on peut apercevoir un foutoir de matos très hétéroclite (de la tête d'ampli Chandler hors de prix à un Epiphone Valve Junior à cent euros chez Thomann). Vu comme les deux transpirent, le désert n'est pas loin, et la complicité des deux hommes (qui semblent bien se connaître) ouvre la voie à une analyse passionnante du jeu très spécial de Homme.
Il commence par expliquer qu'il a pris des cours de guitare polka (sic) à l'âge de neuf ans, puis qu'il a trouvé son truc de jouer des barrés majeurs sans la quinte pour libérer le petit doigt qui vient alors marquer des notes supplémentaires. Il montre aussi sa version "décalée" de la pentatonique (qui du coup ressemble beaucoup à une gamme diminuée), revient sur son choix des coups vers le bas ou vers le haut, et surtout fait preuve d'une culture guitaristique "classique" très impressionnante pour un mec issu du milieu punk avant tout. Il oppose deux façons de bender : à la Hendrix, en bendant la corde au dessus avec en même temps, et à la Billy Gibbons, en plaçant une note tapée à la main droite pour un son très original. Le secret de Gibbons lui vient directement de l'homme de ZZ Top et on veut bien le croire puisque ce dernier a été invité sur l'album Lullabies To Paralyse des Queens Of The Stone Age.
Bref, il y a plein de choses à apprendre, et Josh Homme impressionne une fois de plus : il a une excellente analyse du jeu de différents guitaristes, mais contrairement à Bonamassa le tout ressort comme un style bien particulier et très personnel.
Qui a parlé de Bonamassa ?