Monday, November 30, 2015

Obsédé de Live At Leeds

Mazette, quel alboum !
Live At Leeds des Who est très régulièrement cité comme le meilleur album live de l'histoire du rock, et je dois avouer que je ne suis pas loin d'être d'accord avec ce jugement à l'emporte-pièce, même si If You Want Blood et Made In Japan ne sont pas loin derrière...
Il est sorti en Mai 1970, trois mois après le concert que l'on y entend, et la version originale n'avait que 6 titres, dont un My Generation d'un quart d'heure prétexte à un medley de génie. Au fur et à mesure des années, les amateurs ont fini par découvrir le reste du concert, au point d'en arriver aux éditions ultra-augmentées disponibles à l'heure actuelle, dans laquelle on peut apprécier l'intégralité de la version live du légendaire rock opera Tommy, l'album studio dont les Who faisaient alors la promotion.
D'où vient le succès artistique de cet album classique ? Avant tout de l'énergie colossale qui s'en dégage. Les trois musiciens (Pete Townshend à la guitare, John Entwistle à la basse et Keith Moon à la batterie) sont au mieux de leur forme, et jouent comme un seul homme, avec une osmose que seuls les très bons peuvent espérer atteindre un jour, et probablement pas tous les soirs... Même si on ne le voit, il est impossible de s'imaginer que Townshend est statique tant on entend la violence de ses coups de médiator et le mal qu'il fait à sa pauvre SG qui n'a rien demandé. L'accordage n'est pas toujours nickel, la justesse du chant parfois douteuses, mais écoutez le plan hallucinant en single notes de "Smash The Mirror" joué à l'unisson guitare / basse, la mise en place est bien au fond et les deux jouent parfaitement l'un avec l'autre, on dirait du Black Sabbath tellement c'est lourd... Même Tommy trouve ici sa version définitive, bien plus énergique et enthousiasmante que son cousin studio, qui est pourtant loin d'être mauvais. Mais cette version live donne un peu l'impression qu'il aurait dû être comme ça dès le départ.
Enfin, je dois avouer qu'en tant que guitar geek, Live At Leeds est un véritable régal tant Townshend y présente un des plus beaux sons de guitare jamais enregistré. Tout cela n'est que mon humble avis, mais rarement la guitare électrique a sonné de manière aussi... électrique justement. Il faut bien dire aussi qu'une grande partie de la qualité de ce son de guitare vient de sa complémentarité avec le son de basse ultra raide et claquant de Entwistle, lui aussi un des plus beaux grains gravés sur vinyle dans son domaine. Le setup de Townshend est un modèle de simplicité ultra efficace : une Gibson SG Special quasi-neuve puisqu'elle datait de 68 (le modèle avec les deux P90 donc), deux Hiwatt DR103 modifiés par leur créateur Dave Reeves himself et une unique pédale de Fuzz, la Univox Super Fuzz (un de mes circuits de fuzz préférés soit dit en passant). Les Hiwatt sont très probablement poussés au taquet et l'on entend très clairement le volume indécent auquel le groupe joue sur l'enregistrement... On aura beau, un Champ même très bien repris et judicieusement mixé ne sonnera jamais comme ça. Townshend exploite d'ailleurs ce volume avec une classe de virtuose puisqu'il manipule régulièrement ses potards de volume pour éclaircir légèrement ou salir le son. La fuzz est là pour faire déborder le tout, ce fameux "extra push over the cliff" dont parle Nigel dans Spinal Tap. Le solo de fin sur Heaven And Hell est un exemple parfait de cette explosion à la limite de l'incontrôlable, avec sa jolie octave qui pointe le bout de son nez, et que Pete chevauche malgré tout avec un talent surréaliste.
écoutez et réécoutez cet album, vous m'en direz des nouvelles !

Monday, November 23, 2015

Fantasme 178 - Gretsch Masterbuilt Bo Diddley Penguin Sea Foam Green

http://www.rainbowguitars.com/guitar/gretsch/masterbuilt-bo-diddley-penguin-sea-foam-green/9252002666/fe

Oui, je sais, elle ressemble beaucoup à mon fantasme 174 : http://obsededeguitare.blogspot.fr/2015/09/fantasme-174-gretsch-masterbuilt-bo.html
Mais en cette période difficile, nous avons besoin de rire plus que jamais, et je trouve que cette bêbête est parfaite pour ça. On reprend le mélange improbable de la forme rectangulaire de la Gretsch Bo Diddley et de décorations super luxueuses de Penguin, mais cette fois ci au lieu du Grape Sparkle, c'est un grand classique de la Strat de surf qui recouvre ses courbes (enfin façon de parler...) : le Sea Foam Green. Cette couleur incroyable fait de cette Gretsch un vrai jouet pour adulte, un jouet qui évoque déjà de la musique avant de gratter la première note... Et comme par hasard celle-ci aussi est déjà vendue ! Comme quoi on peut encore avoir foi en l'humanité.

Friday, November 6, 2015

Obsédé de Mike Campbell

Vous ais-je déjà dit que je suis fan idolâtre de Mike Campbell ? Ah oui il y a déjà cet article, celui-ci et puis aussi celui-là. J'attendais donc depuis quelques temps l'ampli Fender Excelsior signature qui avait été annoncé l'année dernière, mais j'ai comme l'impression qu'il a été annoncé un peu prématurément, puisque la version normale a disparu du catalogue. Aucune info sur ce front du coup, mais une annonce à la fois inattendue et très excitante : le Custom Shop Fender s'est lancé dans la réplique exacte de la Broadcaster de cet incroyable gratteux, cette sublime butterscotch que l'on entend sur tout le premier album de Tom Petty & The Heartbreakers, sur les hooks inoubliables des singles American Girl et Breakdown.
Sous la supervision du master builder Dale Wilson, ils ont encore fait un incroyable boulot de faussaire et le résultat a l'air parfaitement parfait... Alors forcément dans la vidéo il la fait sonner, et si on regarde derrière on voit bien le local des Heartbreakers avec une collection de Rickenbacker a tomber par terre, quelques amplis Fender sympathiques derrière et deux Jaguar posées négligemment derrière, dont une rose ! J'espère bien que ce joli joujou sera au NAMM, et je ne manquerai pas de poser mes sales pattes dessus. Ce que j'espère surtout c'est que Mike himself sera présent pour la faire voir aux membres de la presse, et que je ferai partie des membres de la presse... Croisons les doigts !