Saturday, June 29, 2013

Fantasme 120 - Gibson Montana 1968 Reissue J45

http://davesguitar.com/products/gibson-montana/j-45/

Les snobs ne comprendront même pas qu'on puisse rééditer une J-45 de 1968 alors que les versions légendaires de ce modèle classique datent plutôt des années 50. Mais ça serait oublier un peu vite les couleurs ultra funky qui décoraient certains instruments de cette époque, comme ce cherry incroyable, d'autant plus incroyable qu'il est parfaitement mis en valeur par la plaque blanche. On m'aurait dit que j'allais craquer sur une acoustique rouge, je pense que j'aurais rigolé doucement. Mais il y a des fois où ces choses-là ne s'expliquent pas... à chaque fois en fait.

Wednesday, June 26, 2013

Bouquin - 365 Guitars, Amps & Effects You Must Play

J'avais déjà eu l'occasion de vous parler de Dave Hunter, qui est l'auteur de nombreux bouquins de guitare actuels. Vous trouverez même une interview ici.
Il vient de signer un bouquin qui sera traduit en français à la rentrée et dont le principe m'a beaucoup plu : il s'agit de 365 objets (guitares acoustiques ou électriques, amplis et pédales) qui font rêver. Le gros avantage est que Hunter est très ouvert d'esprit donc la variété des instruments abordés est très large, en partant d'une Torres du 19e siècle pour arriver à Esquire Relic du Custom Shop. Entre temps, on rencontre beaucoup d'incontournables comme la Tele, le Fender Deluxe ou la Martin D-28, mais il y a aussi la place pour des machins bien plus bizarres, comme la fuzz Jordan Boss Tone, l'ampli Pignose ou la The Heritage H535, et des marques boutique récentes comme Suhr, Victoria ou Teuffel.
Le tout se lit en picorant, au gré des envies et par tranches de quelques pages, sans avoir à parcourir le bouquin d'un bout à l'autre. Le concept est rafraichissant et même les plus geeks apprendront quelque chose à chaque moment passé avec cette belle sélection. Le tout est dans un format plutôt réduit (style A5) et tient dans la plupart des sacs !
Deux petits bémols à la clé : d'une part, beaucoup d'amplis ont déjà été détaillés dans le bouquin Amped du même auteur (même si ils ont effectivement leur place dans une retrospective pareille), et d'autre part j'ai trouvé trois erreurs de photos qui ne correspondent pas à l'instrument décrit. Sur 365 vous me direz ça n'est pas énorme...
Et pour le reste c'est du bonbon pour amateurs ! Vous savez ce qu'il vous reste à faire...
http://www.amazon.com/Guitars-Amps-Effects-Must-Play/dp/0760343667/

Thursday, June 20, 2013

Fantasme 119 - National Resophonic Lapsteel

http://www.makenmusic.com/national-reso-phonic-vintage-acoustic-lap-steel-resonator-guitar.html#.Uab8gutIfx4

En soir, une guitare Reso-Phonic de la marque National est déjà une perspective très excitante. Le côté guitare presque plate à résonateur avec la décoration complètement outrancière a quelque chose de fascinant, et puis bien sûr il y a le son... Celle-là est particulièrement rare puisqu'il s'agit d'un lapsteel.

Monday, June 17, 2013

Test - cordes Judge Fredd Customworks

Après l'excellente pédale Riff Shooter, Judge Fredd continue de présenter des produits qui portent son nom et le fait avec beaucoup de talent. En effet, plutôt que d'apposer son logo sur des machins génériques qui existent déjà, il a poussé des artisans français à se pencher sur des concepts peu répandus. Fredd n'est pas réputé pour avoir un son fin et claquant, et il joue plutôt du côté gras, épais et assez sombre du spectre. Du coup, les cordes phosphore bronze l'emmerdent et il s'est donc intéressé aux cordes en pur nickel. Pour info, Ernie Ball fait un jeu pur nickel mais très peu importé, et Fredd a donc enrôlé un spécialiste de chez Philippe Bosset, pour concevoir son jeu de cordes idéal.
J'ai eu la chance de faire partie des premiers à les tester et je dois avouer que j'ai été bien bluffé : j'ai fait le test sur mon Esquire Custom Shop, une guitare particulièrement brillante et piquante, histoire de bien constater la différence de caractère sonore.
Voici la guitare d'origine, avec un jeu de Ernie Ball standard 10-52 :
https://soundcloud.com/beurks/test-cordes-judge-fredd
Et voici les cordes Judge Fredd toutes neuves en 10-52 toujours !
https://soundcloud.com/beurks/test-cordes-judge-fredd-1
Comme vous pouvez le constater, la différence est clairement audible : les aigus sont moins cisaillants, et on gagne en corps et en rondeur. Je reconnais être bien charmé malgré mon amour déraisonnable des fréquences aiguës. Je crois même avoir trouvé le genre de jeu dont je pourrais m'amouracher durablement... Reste à voir si sur une guitare plus sombre type Les Paul il ne me manquerait pas un poil de brillance. Côté tenue d'accord je suis carrément tombé sur le cul : j'ai l'habitude de tirer sur mes cordes pendant cinq minutes avant qu'elle tiennent en place, sur les JFC je n'ai eu qu'à les monter et elles ont très bien tenu face aux bends country les plus vicelards... Et un mois après, le son n'a pas changé : essai très chaudement recommandé, et surtout bravo à Judge Fredd d'avoir ressorti le Pur Nickel de l'obscurité dans laquelle il n'aurait jamais dû tomber.
http://www.judgefreddcustomworks.com/

Thursday, June 13, 2013

Fantasme 118 - Harden The Swallow

http://www.destroyallguitars.com/newarrivals-guitars/6254-harden-the-swallow

Là on donne dans le très bizarre : Harden fabrique des guitares et des pédales à Chicago, et clairement elles ne ressemblent à rien d'autre. La forme évoque plein de choses mais ne se fixe sur aucune influence claire, et plein de détails en font un instrument unique à l'allure furieusement classe. Les potards sont des chickenheads, il y a des plaques métalliques partout sur le corps, dont une magnifiquement placée à l'endroit où l'avant bras se pose, la touche est bicolore et décorée de ronds bleus assortis au logo de tête, et les micros ressemblent furieusement au DeArmond qui équipaient les Supro de jadis. Comme quoi il y a encore des moyens de réinventer la roue.

Sunday, June 9, 2013

Neil Young and Crazy Horse à Bercy

Je ne parle pas souvent des concerts auxquels je vais, mais là je n'avais vraiment pas le choix... Je n'avais jamais vu Neil Young sur scène, je n'en attendais pas grand chose (je me suis dit que ça serait du rock dégueulasse bien fait vu que c'était avec Crazy Horse), et j'étais bien loin de m'attendre à l'expérience mystique à laquelle j'ai eu droit.
Pour remettre les choses à leur place : Crazy Horse est le trio qui accompagne Neil sur scène et sur album depuis 1969. Ils ne sont pas toujours ensemble, mais quand ils s'énervent c'est la fête de la guitare fuzz et des solos de vingt minutes. Leurs heures de gloire sont Rust Never Sleeps en 1979, Ragged Glory en 1990 et il faudra sans doute y rajouter Psychedelic Pill en 2012 à cause de cette tournée incroyable. D'ailleurs la majorité de la setlist est tirée de ces trois albums, à l'exception de quelques titres plus connus du grand public que Young consent à faire pour ne pas complètement s'aliéner les 17 000 personnes qui remplissent Bercy ce jeudi 6 juin (Cinnamon Girl, Heart Of Gold, Rockin' In The Free World et sa reprise de Blowin' In The Wind qu'il joue maintenant depuis belle lurette).

Première constatation : Neil nous a fait un très joli cadeau en amenant Los Lobos dans se bagages. Le groupe de rock latino se charge de la première partie et, malgré le peu de réactivité du public, enchaîne un set très rock gorgé de guitares crunchy avec une mention particulière au sublime Kiko And The Lavender Moon.
Deuxième constatation : Neil Young est venu avec le décor qui ornait la scène en 79, c'est-à-dire quatre amplis factices de six mètres de haut (deux stacks Fender Bassman et deux combos Fender Deluxe Tweed) et un pied de micro à peu près aussi haut. Dès les premières notes de Love And Only Love, impossible de ne pas scotcher complètement : la voix de Young est la même qu'il y a cinquante ans, toujours aussi irréelle, le son est incroyablement bon et clair à la fois, et le groupe joue comme un seul homme, avec mention spéciale pour le guitariste rythmique Frank Sampedro (armé d'une Les Paul Gold Top à deux P90 et chevalet wraparound) qui assure sans jamais mettre un coup de médiator en trop. Mais le plus incroyable, c'est le jeu en solo de Neil lui-même. Je savais qu'il pouvait s'abandonner à des improvisations bien barrées maltraitées au Bigsby avec un phrasé ultra particulier qu'a repris mot pour mot J. Mascis de Dinosaur Jr, mais je n'imaginais pas qu'il se lance avec un tel abandon sauvage. C'est sale, approximatif quand il faut, et de temps en temps il tombe sur une note qui éclaire tout. Derrière, le groupe joue avec un équilibre ultra fin entre assurer de manière stable et rester aux aguets pour suivre le patron.

Les moments forts de la setlist ne sont pas forcément les meilleures chansons : les jams à deux accords tirés du dernier album sont un véhicule parfait pour ces escapades lyriques. On retiendra Walk Like A Giant et ses dix minutes finales de larsen dignes d'un concert de musique concrète, Powderfinger et sa mélodie simple mais imparable, et l'inédit Singer Without A Song pour lequel Neil s'installe au piano et que l'on croit tout droit sorti de Harvest. La guitare star du concert est bien sûr Old Black (voir réplique à gauche), une Les Paul Gold Top de 53 à l'origine repeinte en noir, puis modifiée avec un Bigsby et un micro de Firebird en position aigue. Neil la traîne depuis 69 et il est clair que l'alchimie entre le musicien et son instrument est ici à son apogée. D'ailleurs, pour les morceaux en Drop D, il passe sur une Gold Top modifiée de la même manière, une sorte de Old Black bis... Niveau ampli, les interviews révèlent qu'il se branche sur une Fender Deluxe tweed de la fin des années 50 : il suffit d'essayer une combinaison similaire pour se rendre compte d'à quel point ses doigts sont bien plus responsables.

Thursday, June 6, 2013

Fantasme 117 - Collings C10 cowboy

http://www.umanovguitars.com/store/item/2001-collings-c-10-cowboy/

Les gamins qui voulaient se mettre à la guitare dans les années quarante aux Etats Unis ont forcément connu un modèle dans ce style, une petite guitare en carton, voire même en vrai bois, décorée d'une scène de western d'un kitsch à toute épreuve. Certaines étaient même des modèles signature des cowboys chantants du cinéma de l'époque comme Roy Rogers ou Gene Autry. Ce modèle de 2001 reprend cette esthétique sauf que c'est une Collings, et à ce titre on a donc droit à la lutherie qui déchire en plus du look complètement craquant. Celle-ci a appartenu au leader des Lovin' Spoonful, donc doublement collector.

Monday, June 3, 2013

Extreme Pedalboard Makeover - part 5


Et voilà ! Mon pedalboard de scène est enfin complet, j'ai reçu le gros BlackBird couvert de tolex blanc et il est absolument sublime, et le Voodoo Lab Iso 5 marche à merveille... Le principe du câblage est simple (même si ça m'a bien pris 3 heures de montage et qu'il me reste encore les alims à organiser correctement) : on entre sur le côté, puis on arrive dans la grosse boîte IT11 Audio où tout est patché, on sort de la IT11 puis on passe par le looper Ditto avant de rejoindre la sortie, elle aussi sur le côté.
Depuis la IT11, une sortie part sur l'accordeur qui est tout le temps allumé (et le switch tuner sur la IT11 mute le signal pour s'accorder peinard), puis deux boucles sortent sur la Lovepedal Believe (fuzz octave) et la Jam Red Muck (fuzz aussi) d'un côté, et sur la Jam Delay Llama (delay) et la Jam Ripple (phaser) de l'autre. J'ai choisi de ne pas mettre le Ditto dans une boucle de manière à pouvoir l'utiliser sans activer quoi que ce soit d'autre.
Verdict ? ça marche parfaitement, et c'est quand même génial de pouvoir brancher tout ce bordel d'un coup comme une simple pédale, et de s'en servir sans avoir à switcher de partout sans arrêt... Et puis accessoirement c'est une expérience très amusante à mener que je vous recommande vivement ! D'ailleurs c'est plus un constant work in progress qu'autre chose donc attendez-vous à d'autres épisodes du Makeover...


Sunday, June 2, 2013

Fantasme 116 - Fender Custom Shop Jaguar 1962 Sherwood Green

http://willcuttguitars.com/fender-custom-shop/custom-shop-jaguar/fender-custom-shop-1962-jaguar-closet-classic-sherwood-green-325

Le mélange de Sherwood Green (vert foncé donc) avec plaque écaille de tortue et touche palissandre, c'est quand même une combinaison assez fatale... Il ne reste plus qu'à ajouter une touche de crème via les deux petits micros et le tour est joué, et bien joué qui plus est ! Pour ne rien gâcher c'est une Jaguar, et comme elle sort du Custom Shop on est assuré qu'elle sera exactement ce qu'on attend d'elle... Et du coup on peut la commander dans une couleur différente chaque année !

Saturday, June 1, 2013

Obsédé de SG !

Vous savez peut-être que j'ai l'honneur d'être le prof virtuel de guitare rock sur le site iMusic School : j'ai à ce jour tourné 1500 vidéos qui correspondent à 70 titres décortiqués dans les moindres détails, toutes époques et toutes vagues confondues (de Link Wray aux Foo Fighters en passant par Pink Floyd !). Eh bien le mode de fonctionnement du site vient de changer radicalement : à partir d'aujourd'hui, l'inscription vous donne accès à tout le site ! Auparavant, une inscription de 19 euros par mois vous permettait de voir toutes les vidéos d'un prof, désormais pour le même prix vous pouvez voir les miennes, celles de Maxime Le Forestier, de Manu Galvin, de Michael Jones, et même prendre un cours d'harmonica avec Charlie McCoy en parallèle ! à l'occasion du lancement de cette nouvelle formule, le site a fait peau neuve et ils m'ont demandé une nouvelle photo, que voici donc, signée de l'objectif magistral de Stella K :

http://www.imusic-school.com/instruments/apprendre-la-guitare-electrique.php

Alors calmez-vous pour commencer, il ne s'agit pas encore d'une nouvelle guitare. Cette SG n'est pas à moi, je me suis gentiment servi dans le stock de Guitare Village pour la séance photo. Alors pourquoi la SG ? J'ai découvert le rock avec AC/DC, et pour moi cette guitare symbolise encore à l'heure actuelle tout ce qui m'excite dans cette musique. Pourtant, je n'ai pas de SG dans ma collection... Et ce n'est pas faute d'avoir essayé ! J'ai commencé il y a huit ans avec un SG Faded qui est vite devenue une Standard Cherry, qui a été ma principale pendant un an et demi avant d'être remplacée par mon Esquire Custom Shop. J'ai aussi eu une Special des années 70 qui sonnait comme une merde, une deuxième Standard que j'aimais bien mais dont je ne me servais pas, et une Epiphone Elitist SG qui sonnait terrible. Mon problème avec la SG a toujours été la tenue d'accord douteuse et la finesse : le tout petit corps allié au manche extra long me pose des problèmes de justesse quand j'y vais comme un ours, il n'en faut pas beaucoup pour tordre légèrement le manche et se retrouver très faux.
La seule qui me convenait presque parfaitement était une Junior de 62 refinie en blanc, que vous pouvez voir dans la vidéo de mes jams avec Ron Thal (ici), celle-là sonnait et restait à peu près accordée mais elle était fausse à mort sur les premières cases et je n'ai pas eu les moyens de la garder. Cela dit, je retrouve tout ce que j'aimais dans cette guitare avec ma Collings 290 DCS, jusqu'à la blancheur façon baleine, mais en beaucoup plus juste et avec un corps un poil plus épais.
Voilà donc pourquoi je n'ai pas de SG, même si le modèle de la photo satisfait à la fois mon instinct de fan de rock (c'est la même qu'Angus Young) et de geek de la guitare (c'est un modèle de 68 avec le Vibrola). ça me reprendra sans doute...