Friday, December 20, 2013

Fantasme 139 - Gibson J-200m

http://willcuttguitars.com/gibson/gibson-acoustic/gibson-special-production-75th-anniversary-j-200-maple-used

Il y avait déjà eu une mini J200 qui était sortie en tant que modèle signature de Emmylou Harris, mais celle là n'est pas mal non plus... Contrairement à la J-165 (dérivée du modèle Everly Brothers) qui garde les fesses conséquentes d'une J-200 avec une échancrure à la taille plus marquée, la mini J-200 conserve les proportions de la grande mais à une échelle inférieure. C'est à la fois un très bon moyen de passer pour plus grand que l'on est tant l’œil s'est habitué à voir la vraie, mais aussi une manière d'avoir un son plus punchy et agressif. Bref c'est une belle manière de redécouvrir une recette qui continue de nous allécher plus d'un demi siècle après la première bouchée.

Sunday, December 15, 2013

à quoi bon ?


En lisant le bouquin de Pierre Journel, Internet et les Réseaux Sociaux pour les Musiciens (voir chronique ici), je me suis fait une bête réflexion : être musicien dans le milieu professionnel demande quand même une quantité d’efforts impressionnante. Je dis bien « musicien dans le milieu professionnel » pour m’inclure dans le lot : je ne suis pas musicien professionnel puisque je ne mange pas grâce à ma musique. Je fais de la musique avec de nombreuses activités qui ont toutes trait à la musique, mais le fait de jouer de la guitare n’a pas mis le burger dans mon assiette. Mais déjà à cette petite échelle, c’est un boulot complexe, protéiforme et surtout très ingrat. Il faut déjà être bon à la base (donc travailler son instrument, s’imprégner de plein de musiques, composer), mais surtout être disponible, gérer les égos démesurés et les fiertés blessées, gérer sa présence virtuelle, son visuel, booker ses concerts, essuyer de nombreux refus et faire face à des critiques souvent infondées, le tout en gardant le sourire pour ne pas passer pour un sale con, dire le moins de mal possible de tout le monde en sachant bien que si votre interlocuteur balance de telles vacheries sur vos collègues face à vous, il ne se gêne pas pour vous poignarder dès que vous avez le dos tourné.
Pour résumer : c’est un boulot qui vole votre âme exercé dans un milieu de putes. Et je n’ai même pas encore parlé de la torture mentale d’avoir à jouer en studio (ce qui consiste à devoir donner le meilleur de soi-même dans les conditions les moins naturelles possibles) ou l’horreur physique d’une tournée dans des conditions modestes (dormir dans des deux étoiles dans le meilleur des cas, manger des carottes râpées au Twix à chaque repas…). Vous l’avez compris : objectivement, une personne normalement constituée serait plus inspirée de se faire arracher les globes oculaires sans anesthésie plutôt que de choisir cette occupation. Mais alors, pourquoi certains persistent ? En d’autres termes : à quoi bon ?
C’est à la fois très simple lorsqu’on l’a déjà connu et impossible à expliquer pour les autres : c’est ce plaisir ultime lorsque le son est bon, lorsque le groupe est bon, lorsque le public est bon, et qu’une note qui en temps normal serait passée inaperçue devient alors plus forte que jamais, résume à elle toute seule l’univers pendant quelques millisecondes et fait inévitablement oublier tout ce qu’il y autour. Le plaisir de partager la musique, le plaisir de se perdre dans le moment sans penser à rien d’autre, l’alchimie qui opère finalement sans autre raison apparente qu’elle-même. Parfois, le bonheur est simple.

Wednesday, December 11, 2013

Fantasme 138 - Fender Custom Shop Telecaster TV Jones

http://willcuttguitars.com/fender-custom-shop/custom-shop-tele/fender-custom-shop-telecaster-double-tv-jones-nos-w-bigsby-cadillac-green-818

Depuis l'énorme succès du concept Cabronita, il n'est plus inhabituel de voir des micros TV Jones (typiques des Gretsch) sur une Telecaster. Mais ce sublime modèle du Custom Shop pousse encore plus loin le rapprochement entre les deux grandes marques américaines : on retrouve le Bigsby, qui certes apparaît sur certaines Tele mais reste avant tout un attribut gretschien par excellence, et surtout la couleur est issue de la palette Gretsch ! Le Cadillac Green est ma teinte préférée chez Fender, tant sur la Duo Jet que sur la Falcon de Bono. D'accord, elle ressemble énormément à un bon vieux Sherwood Green de chez Fender, mais si ils disent Cadillac Green moi je veux y croire !

Fantasme 132 - Fender Esquire Custom 1960

http://www.garysguitars.com/catalog/1960-fender-custom-esquire-fee0651

Est-il vraiment nécessaire de rajouter quoi que ce soir ? Un trois ton sunburst à tomber par terre, une Esquire donc absolument cool par définition, et un binding à l'avant mais aussi à l'arrière... L'idéal est de gagner un loterie quelconque et d'en acheter deux ou trois comme ça on a moins peur d'en amener une sur scène.

Sunday, December 8, 2013

Chronique : Pierre Journel – Internet et les Réseaux Sociaux pour les Musiciens


Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Pierre Journel est le patron de l’excellent site La Chaîne Guitare, un des rares sites de guitare francophones qui tienne la route côté classe de l’interface et fiabilité de l’information par rapport aux mastodontes anglo-saxons. Mais c’est aussi (et ça va avec, logique…) une des rares énergumènes à manier avec la même habilité le riff à la Keith Richards et le tweet à la (insérez aussi le nom du Keith Richards du tweet). Face au constat simple et désolant que la plupart des musiciens se servent des réseaux sociaux comme des pieds, il s’est donc lancé dans la rédaction du présent ouvrage.
Internet et les Réseaux Sociaux pour les Musiciens est disponible sous forme numérique uniquement (via amazon), et il y a une bonne raison pour ça : avec toutes les captures d’écran fort à propos qui accompagnent le propos de Pierre, les frais d’impressions seraient énormes. Et puis c’est un bouquin sur l’Internet, il ne paraît pas choquant de le publier de manière virtuelle ! Bref, il y détaille le fonctionnement des facebook, twitter, google plus et autres youtube tout en donnant des astuces pratiques (eh oui, on s’en sert tous les jours mais il y a plein de petites fonctions à côté desquelles on passe allègrement). On y trouve un très bon mode d’emploi de la présence online indispensable pour le musicien actuel, et le tout est tellement clair et bien fait qu’il m’a donné envie de revoir ma propre manière de présenter la musique que je fais, c’est dire…
Mais le plus intéressant est à mon avis le véritable code de conduite que donne Pierre quant au comportement à adopter sur les réseaux sociaux. Il en ressort qu’il ne faut pas parler uniquement de soi et de ses projets sous peine de lasser tout le monde, qu’il ne faut pas synchroniser automatiquement son facebook et son twitter, ou encore que le principe du réseau social est l’échange, et qu’il convient donc de jouer le jeu en répondant aux questions ou remarques de ses fans. Pour que cette chronique ne paraisse pas complètement consensuelle, il fallait bien que je trouve à redire, mais c’est bien minime : il reste quelques fautes d’orthographe après relecture (mais ça ne gênera sans doute que moi), et je n’ai pas tiré grand chose du chapitre sur la présence online des stars (mais personne ne m’a obligé à le lire).
Pour le reste c’est clair, bien documenté, immédiatement applicable et ça réfléchit au-delà du simple manuel. En plus de tout ça, on y apprend que le contenu pornographique représente 35% du téléchargement illégal contre 2,9% pour la musique. Une idée de reconversion ?
+ La page web : http://lachaineguitare.com/livre/ 
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Thursday, December 5, 2013

Fantasme 137 - Gretsch Billy Bo Reverse

http://www.themusiczoo.com/product/19601/Gretsch-Billy-Bo-Jupiter-Thunderbird-Reverse-FSR-Electric-Guitar-Black/

Déjà en soi la Billy Bo est bien placée pour avoir le prix du design le plus cool du monde : c'est beau, et surtout il y a deux légendes derrière (Bo Diddley et Billy Gibbons). Le modèle d'origine est déjà très excitant, mais là en coloris noir à accastillage chrome c'est la grosse classe. Et puis tant qu'à faire à l'envers c'est encore mieux... Imbattable.

Monday, December 2, 2013

Ulule et le financement contributif



Un petit papier d’autopromo savamment déguisé, ça n’a jamais fait de mal à personne ! Je suis actuellement en train de réaliser mon premier EP solo instrumental, un truc en trio avec des belles chansons et plein de guitare, un projet dont je suis vraiment fier. Afin d’avoir les moyens de le défendre dignement, j’ai lancé un projet de financement sur le site Ulule.
Ulule (je ne sais toujours pas si on le prononce Ulule ou Youloulé), tout comme Kiss Kiss Bank Bank et bien d’autres, est un site de financement contributif. Le principe est qu’on présente son projet (ça peut être à peu près n’importe quoi) à la communauté par une vidéo et un description, on présente son budget prévisionnel (surtout une manière de montrer que l’argent ne servira pas qu’à financer de la coke et des putes) puis on fixe une somme à atteindre en dessous de laquelle le projet ne pourra pas être réalisé. Les internautes viennent ensuite donner de l’argent pour le projet. Si la somme fixée n’est pas atteinte, le projet ne voit pas le jour et les gens récupèrent leurs sous. En revanche, si elle est atteinte, vous êtes obligés de faire naître votre projet. 
Contrairement au financement participatif, dans lequel les internautes sont considérés comme des producteurs et ont donc un intérêt financier dans la réussite du projet (par exemple si l’album se vend à 3 millions d’exemplaires ils peuvent récupérer leur mise voire un bénéfice en plus), le financement contributif est plutôt une forme de mécénat. Le porteur du projet propose des récompenses en général proportionnelles à l’ampleur financière de la participation, mais l’internaute mise sur le projet avant tout par plaisir de faire partie d’une communauté autour d’un beau projet, et tout simplement par envie que le projet aboutisse pour en profiter ensuite (en écoutant l’album par exemple). J’ai de loin préféré ce système dans lequel on ne fait pas croire aux gens qu’ils vont gagner de l’argent avec la musique qu’ils aident à produire : je sais moi-même que je ne gagnerai pas un kopek, je me vois donc mal faire croire à quelqu’un qui investit 25 euros dans ma musique qu’il en récupèrera 50.
Quoi qu’il en soit, la campagne de financement est un succès tel que j’en suis encore soufflé : j’ai posté le lien du projet sur mon facebook le mercredi à 7h, et le jeudi à 15h j’avais déjà atteint l’objectif fixé. Il faut dire que j’avais mis un plafond relativement bas de 1000 euros (enfin pour beaucoup ça représente un budget mensuel pour nourrir deux personnes si on y réfléchit bien…), en partant du principe que j’étais prêt à mettre de ma poche l’éventuelle différence entre l’argent récolté et ce qu’allait coûter la réalisation de l’EP. Le bon côté de la chose, c’est que maintenant je suis sûr de récolter des sous, et qu’il reste trois semaines aux internautes pour participer au projet. Avec chaque don supplémentaire au-dessus du minimum que je m’étais fixé, je peux envisager de nouvelles possibilités de promotion de l’EP, et si on atteint 5000 j’irai le faire masteriser à Abbey Road… 
Pour ne rien gâcher, l’aventure financière est doublée d’une aventure humaine qui à elle seule justifie l’expérience : en remerciant chaque participant, j’ai eu droit à de nombreux encouragements et ce fut même l’occasion de discuter avec des gens dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis quelque temps. J’ai même déjeuné avec deux d’entre eux depuis !
Bien sûr, cet article est une grosse excuse pour vous encourager à aller donner un peu de sous ici : www.ulule.com/julienbitoun , mais c’est aussi un énorme encouragement pour tous les musiciens qui envisageraient de se lancer dans l’aventure. En leur souhaitant d’avoir derrière eux une communauté aussi belle que la mienne…