Wednesday, December 23, 2015

Fantasme 179 - TK Smith

http://tksmith.net/gallery/

J'ai d'abord entendu le nom de T.K. Smith dans le Rig Rundown que Premier Guitar avait fait avec le guitariste JD McPherson en novembre. Sa guitare principale m'a complètement tapé dans l’œil : une Billy Bo en érable birdseye avec une plaque de protection clairement faîte main et de l'accastillage improbable qui sent les guitares Bigsby à des kilomètres. Il s'avère que la belle est l’œuvre d'un luthier qui se nomme T.K. Smith.
Je vous avais déjà parlé de RC Allen et de ses superbes répliques des rares guitares réalisées par Paul Bigsby (ici : http://obsededeguitare.blogspot.fr/2013/05/la-premiere-electrique.html), mais c'est très rassurant de savoir qu'ils sont plusieurs à s'être penchés sur le sujet ! Je vous encourage vivement à passer quelques minutes sur le site de Smith, il y a de quoi se déclencher de très sérieuses crises de GAS... Je vous ai prévenus !

Monday, November 30, 2015

Obsédé de Live At Leeds

Mazette, quel alboum !
Live At Leeds des Who est très régulièrement cité comme le meilleur album live de l'histoire du rock, et je dois avouer que je ne suis pas loin d'être d'accord avec ce jugement à l'emporte-pièce, même si If You Want Blood et Made In Japan ne sont pas loin derrière...
Il est sorti en Mai 1970, trois mois après le concert que l'on y entend, et la version originale n'avait que 6 titres, dont un My Generation d'un quart d'heure prétexte à un medley de génie. Au fur et à mesure des années, les amateurs ont fini par découvrir le reste du concert, au point d'en arriver aux éditions ultra-augmentées disponibles à l'heure actuelle, dans laquelle on peut apprécier l'intégralité de la version live du légendaire rock opera Tommy, l'album studio dont les Who faisaient alors la promotion.
D'où vient le succès artistique de cet album classique ? Avant tout de l'énergie colossale qui s'en dégage. Les trois musiciens (Pete Townshend à la guitare, John Entwistle à la basse et Keith Moon à la batterie) sont au mieux de leur forme, et jouent comme un seul homme, avec une osmose que seuls les très bons peuvent espérer atteindre un jour, et probablement pas tous les soirs... Même si on ne le voit, il est impossible de s'imaginer que Townshend est statique tant on entend la violence de ses coups de médiator et le mal qu'il fait à sa pauvre SG qui n'a rien demandé. L'accordage n'est pas toujours nickel, la justesse du chant parfois douteuses, mais écoutez le plan hallucinant en single notes de "Smash The Mirror" joué à l'unisson guitare / basse, la mise en place est bien au fond et les deux jouent parfaitement l'un avec l'autre, on dirait du Black Sabbath tellement c'est lourd... Même Tommy trouve ici sa version définitive, bien plus énergique et enthousiasmante que son cousin studio, qui est pourtant loin d'être mauvais. Mais cette version live donne un peu l'impression qu'il aurait dû être comme ça dès le départ.
Enfin, je dois avouer qu'en tant que guitar geek, Live At Leeds est un véritable régal tant Townshend y présente un des plus beaux sons de guitare jamais enregistré. Tout cela n'est que mon humble avis, mais rarement la guitare électrique a sonné de manière aussi... électrique justement. Il faut bien dire aussi qu'une grande partie de la qualité de ce son de guitare vient de sa complémentarité avec le son de basse ultra raide et claquant de Entwistle, lui aussi un des plus beaux grains gravés sur vinyle dans son domaine. Le setup de Townshend est un modèle de simplicité ultra efficace : une Gibson SG Special quasi-neuve puisqu'elle datait de 68 (le modèle avec les deux P90 donc), deux Hiwatt DR103 modifiés par leur créateur Dave Reeves himself et une unique pédale de Fuzz, la Univox Super Fuzz (un de mes circuits de fuzz préférés soit dit en passant). Les Hiwatt sont très probablement poussés au taquet et l'on entend très clairement le volume indécent auquel le groupe joue sur l'enregistrement... On aura beau, un Champ même très bien repris et judicieusement mixé ne sonnera jamais comme ça. Townshend exploite d'ailleurs ce volume avec une classe de virtuose puisqu'il manipule régulièrement ses potards de volume pour éclaircir légèrement ou salir le son. La fuzz est là pour faire déborder le tout, ce fameux "extra push over the cliff" dont parle Nigel dans Spinal Tap. Le solo de fin sur Heaven And Hell est un exemple parfait de cette explosion à la limite de l'incontrôlable, avec sa jolie octave qui pointe le bout de son nez, et que Pete chevauche malgré tout avec un talent surréaliste.
écoutez et réécoutez cet album, vous m'en direz des nouvelles !

Monday, November 23, 2015

Fantasme 178 - Gretsch Masterbuilt Bo Diddley Penguin Sea Foam Green

http://www.rainbowguitars.com/guitar/gretsch/masterbuilt-bo-diddley-penguin-sea-foam-green/9252002666/fe

Oui, je sais, elle ressemble beaucoup à mon fantasme 174 : http://obsededeguitare.blogspot.fr/2015/09/fantasme-174-gretsch-masterbuilt-bo.html
Mais en cette période difficile, nous avons besoin de rire plus que jamais, et je trouve que cette bêbête est parfaite pour ça. On reprend le mélange improbable de la forme rectangulaire de la Gretsch Bo Diddley et de décorations super luxueuses de Penguin, mais cette fois ci au lieu du Grape Sparkle, c'est un grand classique de la Strat de surf qui recouvre ses courbes (enfin façon de parler...) : le Sea Foam Green. Cette couleur incroyable fait de cette Gretsch un vrai jouet pour adulte, un jouet qui évoque déjà de la musique avant de gratter la première note... Et comme par hasard celle-ci aussi est déjà vendue ! Comme quoi on peut encore avoir foi en l'humanité.

Friday, November 6, 2015

Obsédé de Mike Campbell

Vous ais-je déjà dit que je suis fan idolâtre de Mike Campbell ? Ah oui il y a déjà cet article, celui-ci et puis aussi celui-là. J'attendais donc depuis quelques temps l'ampli Fender Excelsior signature qui avait été annoncé l'année dernière, mais j'ai comme l'impression qu'il a été annoncé un peu prématurément, puisque la version normale a disparu du catalogue. Aucune info sur ce front du coup, mais une annonce à la fois inattendue et très excitante : le Custom Shop Fender s'est lancé dans la réplique exacte de la Broadcaster de cet incroyable gratteux, cette sublime butterscotch que l'on entend sur tout le premier album de Tom Petty & The Heartbreakers, sur les hooks inoubliables des singles American Girl et Breakdown.
Sous la supervision du master builder Dale Wilson, ils ont encore fait un incroyable boulot de faussaire et le résultat a l'air parfaitement parfait... Alors forcément dans la vidéo il la fait sonner, et si on regarde derrière on voit bien le local des Heartbreakers avec une collection de Rickenbacker a tomber par terre, quelques amplis Fender sympathiques derrière et deux Jaguar posées négligemment derrière, dont une rose ! J'espère bien que ce joli joujou sera au NAMM, et je ne manquerai pas de poser mes sales pattes dessus. Ce que j'espère surtout c'est que Mike himself sera présent pour la faire voir aux membres de la presse, et que je ferai partie des membres de la presse... Croisons les doigts !

Thursday, October 29, 2015

Fantasme 177 - Telecaster 69 refin Bigsby

http://www.chicagomusicexchange.com/collections/vintage/products/fender-telecaster-white-refin-w-bigsby-1969-s215

Normalement une Tele de 1969 ça vaut beaucoup de sous. Mais quand elle a été modifiée dans tous les sens, ça vaut nettement moins de sous. Et bien sûr ça ne sonne pas forcément moins bien. Des fois c'est même plus cool ! Dans le cas de cette belle bizarrerie en tout cas, la transformation est un franc succès... Les micros à capots blancs sur plaque noire et corps blanc donnent un côté bicolore à la fois sobre et sexy, et on dira ce qu'on veut sur l'utilisation, mais un Bigsby sur une Tele c'est tout le même fort joli. D'ailleurs un Bigsby sur n'importe quelle guitare c'est toujours fort joli...

Saturday, October 24, 2015

Le sourire de Keith Richards

 
https://www.youtube.com/watch?v=ceWWMfhAvD4


Je vous avais déjà parlé de l'excellent show Guitar Moves animé par le non moins excellent guitariste Matt Sweeney sur la chaîne youtube de Noisey. Depuis, Guitar Moves a disparu, avec un dernier épisode sur Billy Gibbons et Kid Rock posté en septembre 2012. Puis Sweeney a été vu en train d'animer Guitar Power sur la chaîne youtube des cordes D'Addario, recyclant le concept avec brio. Mais voilà que le 22 Octobre, Noisey a posté un nouvel épisode ! Non numéroté, mais toujours avec Sweeney et surtout avec l'invité ultime... Môssieur Keith Richards, le riff humain en pleine promo de son album solo (par ailleurs ultra bien foutu) Crosseyed Heart.
Les deux guitaristes se retrouvent au prestigieux studio new-yorkais Electric Lady, et discutent tels deux pirates en allumant une clope dans un espace clos (si, si, c'est carrément choquant !). Sweeney brise la glace en lançant Richards sur l'importance de la main droite, enchaîne sur son apprentissage et lui demande de parler de Ike Turner. Et là, une chose très belle se passe : Richards explique que dans les années 60, Turner lui a demandé de lui montrer sa technique d'open de Sol à 5 cordes, et le vieux briscard des Stones décide alors d'en faire la démonstration pour Sweeney. Les deux s'acharnent donc à faire sauter le Mi grave d'une superbe Martin OOO visiblement vintage, puis Richards accorde l'instrument et joue quelques notes. Un peu de blues Delta maladroit sur une pelle bien désaccordée, puis lorsqu'il passe au Ré en cinquième case, Richards fait SON plan, celui avec l'annulaire et le majeur que nous avons tous piqué à un moment ou à un autre et sur lequel la plupart des riffs des Stones sont basés. Là, la guitare sonne miraculeusement juste, on retrouve immédiatement le son familier des plus grands morceaux du groupe, et Keith a une superbe sourire d’alligator qui semble dire "eh ouais, avec ce petit plan à la con j'ai fait du bien à plusieurs centaines de millions de personnes". Le sourire est autour des 14 minutes, mais toute la vidéo vaut le coup... Enjoy !

Thursday, October 22, 2015

Fantasme 176 : B&G Little Sister

http://www.destroyallguitars.com/component/hikashop/item/1099-b-g-little-sister

Mea culpa : jusqu'ici je n'ai pas montré énormément de guitares de luthier sur les fantasmes de cette page. Je reste finalement assez attaché aux grandes marques historiques et à leurs modèles plus ou moins obscurs... Comme la plupart des gratteux ? Bref je suis récemment tombé sur cette petite guitare chez le revendeur boutique US Destroy All Guitars, et j'avoue que mon sang n'a fait qu'un tour : une semi-hollow avec tête ajourée, p90 (deux mais rien de grave) et pas de pan coupé ! Comme une ES-125T passée trop chaud au séchage qui se serait accouplée avec un dobro... Si j'étais riche, une version à un micro serait déjà en route pour ma maison. En attendant, elle est vraiment superbe et c'est déjà pas mal.

Thursday, October 8, 2015

The Morning After The New Morning

Comme vous pouvez le voir sur cette excellente photo de Olivier Gestin, j'ai passé une très bonne soirée hier sur la scène du New Morning. Mais comme toujours, un concert comme ça est l'occasion de tester son matos dans les conditions les plus cruelles possibles. L'ampli était un Twin à la con qui fait partie du backline de la salle (une version avec deux canaux switchables, une vraie absurdité !), et mon pedalboard m'a parfaitement satisfait, avec mention spéciale à l'overdrive Anasounds Savage qui me sert de base sur n'importe quel ampli, et à chaque fois ça marche !
Mais ça se complique lorsqu'on passe aux guitares... J'adore ma Collings 290 DCS et elle me va parfaitement pour la plupart des morceaux, mais les trois titres composés et enregistrés avec la Gretsch Tennessean de 67 ne fonctionnent qu'avec elle. Problème : cette Gretsch est parfaitement capricieuse, et dès que j'attaque un peu fort les cordes se barrent du chevalet. Sans parler de la jouabilité assez complexe...
J'ai donc réfléchi à plusieurs solutions, et me suis dit que ça serait génial de pouvoir n'utiliser qu'une seule guitare et de regrouper les qualités des deux en une seule. Vieux fantasme dont je sais pertinemment qu'il ne sera jamais atteint mais ça n'empêche pas d'essayer... Première solution : rajouter un Bigsby B5 sur la Collings ! La modif n'est pas énorme mais j'ai un peu peur de perdre ce qui fait la magie de cet instrument en changeant le wraparound. J'ai gardé le même tirant de corde d'origine, ça vous dit bien à quel point je l'aime comme elle est... Deuxième solution : changer le chevalet de la Gretsch. Sans doute une bonne solution à court terme pour éviter les galères, mais ça ne fera pas de la Gretsch une guitare plus maniable, ou même simplement capable de s'adapter à tout ce dont la Collings est capable.
 Je ne veux même pas y penser, mais Collings a justement sorti son modèle inspiré de la Tennessean il y a peu, la Statesman. Bien entendu elle est sublime (surtout dans cette finition Jet Black), elle doit sonner d'enfer, se jouer comme un rêve (c'est une Collings), et ils sont bien sûr capables de la faire en version un micro. Bien sûr je n'ai pas du tout les moyens, et je me dis que malgré tout j'aime la Gretsch parce qu'elle a une personnalité très différente de la Collings, et c'est justement pour ça qu'elle m'a inspiré des morceaux différents. Et puis son look pourri est quand même magnifique...
Vous avez un avis là-dessus ? Aidez-moi !

Monday, September 28, 2015

Fantasme 175 - Collings City Limits Brock Burst

http://www.peachguitars.com/guitars/electric-guitars/collings-city-limits-brock-burst-aged-finish.htm

ça doit être à force de fréquenter d'incroyables Les Paul True Historic chez Woodbrass Deluxe, mais j'ai fini par choper la fièvre du Burst, moi qui ne jurait que par des couleurs unies... Du coup j'ai ressorti mon Heritage et on s'amuse beaucoup tous les deux. Mais je suis fou de ma Collings, la petite 290 DCS du fantasme 100, et du coup je me dis qu'un instrument comme ça serait le compromis parfait entre les deux... Moins raffinée qu'une vraie Les Paul (repères de touche notamment), mais très excitante quand même... Et Collings sait faire un beau burst, aucun doute là-dessus.

Friday, September 18, 2015

Ma rentrée musicale

Quelle rentrée ! à croire qu'ils avaient tous gardé leurs albums de côté pour les sortir ces derniers jours... Je vous propose donc un petit tour d'horizon des galettes qui ont retenu mon attention, en commençant un peu avant la rentrée puisque certains n'ont pas attendu pour lancer l'assaut.
- Wilco, Star Wars (16 juillet) : Déjà avouez que la pochette fait sans conteste partie des plus belles pochettes d'album de ces vingt dernières années, au bas mot. Pour ne rien gâcher, Star Wars est arrivé sans prévenir, en téléchargement gratuit sur le site du groupe alors que le leader Jeff Tweedy était encore en promo du premier album de son autre groupe (Tweedy justement). Et la surprise est ultra bonne : que des pop songs superbes avec des bons morceaux de fuzz à l'intérieur, comme toujours quand Nels Cline est dans le coin. Une réussite totale, et un des meilleurs albums du groupe de Chicago qui n'en est pourtant pas à son coup d'essai.
- Buddy Guy, Born To Play Guitar (31 juillet) : Au début j'avais un peu peur parce qu'il y a plein d'invités dessus (Gibbons et Joss Stone entre autres), et en général les disques d'invités par des bluesmen du troisième âge ça tourne assez vite à la soupe. Sauf que là, c'est monstrueux. Tout simplement parce que Buddy lui-même assure comme une bête, il chante avec une puissance qui laisse rêveur (il a 79 ans nomdidju !) et son jeu est toujours aussi brillant, agressif et intelligent. Pour ne rien gâcher, la prod le met bien en valeur sans noyer le tout sous des nappes indigestes d'arrangements superflus.
- Ghost, Meliora (21 août) : Troisième album déjà pour les mystérieux suédois restés coincés quelque part entre 1969 et 1982, sans doute le plus abouti du lot. Les compos sont imparables, les riffs sont bien vicieux et l'ambiance générale est oppressante comme il se doit. J'ai bien hâte de (re)voir ça sur scène...
- Slayer, Repentless (11 septembre) : Le premier Slayer sans Jeff Hanneman, ici remplacé par Kerry King qui fait tout et Gary Holt qui fait quelques solos, mais aussi le premier Slayer sans Rick Rubin depuis 1985, et l'album du retour de Paul Bostaph, le fabuleux batteur qui avait déjà remplacé Dave Lombardo de 93 à 2001. Et le résultat est furieux, à la hauteur de ce qu'on attend des patrons du thrash qui speede. à comparer à God Hates Us All, qui fête déjà ses 14 ans...
- Metal Allegiance, Metal Allegiance (18 septembre) : Décidément c'est une rentrée très métal... Ou bien c'est juste que je suis d'humeur à écouter ça en ce moment ? Metal Allegiance était à l'origine un concert regroupant un véritable who's who du heavy metal américain, et l'aventure s'est tellement bien passée que le tout est devenu un projet à part entière ! On retrouve Mike Portnoy à la batterie, Dave Ellefson à la basse (là déjà je suis fan avant la première note) et Alex Snolnick à la guitare, un homme de grand talent et qui fait montre d'un bon goût particulièrement crucial pour que le projet ne tourne pas au cover band raté. Chaque morceau a son lot d'invités au chant comme à la guitare solo, mais le vrai intérêt est surtout que les riffs sont imparables et les chansons ultra bien foutues, sans conter la production bien massive...

Mais ça n'est pas tout ! Il y en a encore quelques uns qui s'apprêtent à rejoindre les troupes... à surveiller de près donc :
- Dead Weather, Dodge And Burn (25 septembre) : Dean Fertita est un putain de guitariste, sinon il ne serait pas dans Queens Of The Stone Age, et Dead Weather est un putain de groupe. Espérons donc qu'ils aient fait un putain de troisième album, en tout cas le single annonciateur est une leçon de garage fuzz...
- Eagles Of Death Metal, Zipper Down (2 octobre) : le side project de sexy rock de Josh Homme en est déjà à son quatrième et j'ai hâte d'écouter ça, même si le single annonciateur n'avait pas grand chose d'étonnant. Wait and see !
- Joanna Newsom, Divers (23 octobre) : Je l'avoue, j'avais perdu de vue Joanna Newsom avec le double album Have A Drink On Me sur lequel je reviendrais sans doute un jour. Je suis resté sur le chef d'oeuvre absolu de la chanteuse / harpiste, le sublime Ys qui fait partie des dix albums que j'embarquerais sur une île déserte. Mais à l'écoute du single lancé en éclaireur de ce nouvel album, j'ai bien l'impression que notre histoire commune va reprendre comme au bon vieux temps.
- Billy Gibbons and the BFGs, Perfectamundo (6 novembre) : Eh oui, monsieur Gibbons sort un album solo en dehors de ZZ Top, comme si les albums de ZZ Top n'étaient pas déjà entièrement concoctés par ses soins... Sauf que là il s'aventure vers la musique cubaine. En théorie. Dans les faits, lorsqu'on écoute le single sorti récemment, c'est un blues où l'on retrouve le jeu habituel de Gibbons avec des percus cubaines mixées loin dans le mix et une voix un peu plus autotunée que d'habitude. Dubitatif, mais curieux.
- Megadeth, 15 (un jour) : Le 15ème album de Megadeth est dans les tuyaux même s'il n'y a pas encore de date de sortie annoncée. Je sais, plus personne n'écoute Megadeth mais je m'accrocherai jusqu'au dernier, surtout que cette fois ci Chris Adler (Lamb Of God) est à la batterie et Kiko Loureiro (Angra) est à la guitare, on peut donc s'attendre à un Megadeth rafraîchi par rapport aux deux derniers albums qui ne m'ont pas ému tant que ça. Wait and see là encore, d'ici là bonnes écoutes pour tout ça !


Saturday, September 12, 2015

Fantasme 174 - Gretsch Masterbuilt Bo Diddley Penguin Grape Sparkle

http://www.rainbowguitars.com/guitar/gretsch/masterbuilt-bo-diddley-penguin-grape-sparkle/9252002667/fe

Le magasin US Rainbow Guitars porte bien son nom : ils ont le chic pour commander des instruments aux Custom Shop des trois grandes marques dans des couleurs que même certains arcs-en-ciel ne connaissent pas.
Dans le genre absolument improbable et plus-funky-tu-moeurs, voici donc la Bo Diddley Penguin Grape Sparkle. Bo Diddley puisqu'elle reprend la forme rectangulaire de la Gretsch conçue par le génial guitariste dans les années 50, Penguin parce qu'elle reprend les décorations typiques de la White Penguin (forme de la tête, plaque de protection, repères de touche...), et enfin Grape Sparkle, puisque quitte à commander un hybride aussi délirant, autant lui donner une couleur absolument surréaliste comme ce violet à paillettes.
Je gère les commandes pour Woodbrass Deluxe, ce qui veut dire que je prends la responsabilité de faire venir certaines guitares Custom en ne sachant pas forcément si elles trouveront leur acquéreur. J'adore cette guitare parce qu'elle représente tout ce qu'il ne faut pas faire en théorie : custom shop Gretsch (très cher et 3 ans d'attente), forme très inhabituelle, jouabilité très limitée (15 cases accessibles) et couleur très dure à assumer. Et pourtant... La belle était à peine arrivée dans le stock du magasin qu'elle repartait déjà chez son heureux acquéreur. Pourtant, à 6000 dollars ou plus, on aurait pu penser que la Diddley Penguin aurait passé plus de temps dans le stock de Rainbow... La morale de tout ça ? Plus une guitare est extravagante, plus elle aura de chances de toucher la personne qui voulait exactement ça sans même le savoir. Cette personne est unique, et Rainbow a eu la bonne idée de ne pas en commander cinq comme celle-ci. D'ailleurs, la couleur me donne envie d'imaginer qu'elle réside à l'heure actuelle dans la collection de Prince... Et pourquoi pas ?

Friday, September 4, 2015

Extreme Pedalboard Makeover Season 3 - episode 3

Dernier épisode de cette série à succès, et voici la bêbête terminée ! Et ça marche d'enfer... Les câbles sont des Fender tweed (surtout parce que c'est joli, faut pas oublier ce critère non plus), et j'ai remplacé l'octaver Believe de Lovepedal par la Meathead D.A.M., une fuzz ultra velue qui me plaît non seulement pour son grain mais aussi pour la simplicité de ses réglages. Il y a quand même un bouton de plus que sur la Believe mais ça reste acceptable...
J'ai demandé à mon luthier préféré de fixer l'alim T Rex en dessous du board, en perçant un trou pour brancher le tout sans que ça se ballade, et le résultat est effectivement très propre... Je vous laisse apprécier l'envers du décor, et je vous ai fait une petite démo des différents sons dans la vidéo tout en bas. Mais ne vous inquiétez pas, un autre pedalboard est dores et déjà en route, c'est une maladie qui ne se guérit jamais complètement...



et la vidéo pour terminer ! Enjoy :)

https://www.youtube.com/watch?v=2BDh-JmSUe8

Sunday, August 16, 2015

Fantasme 173 - Fender Duo Sonic 60 Lucite


La Duo Sonic fait partie de ces modèles Fender dont la côte n'a pas décollé de la même manière que les vénérables Strat et Fender du temps jadis. Il est courant de trouver des exemplaires des années 60 dans des couleurs bien funky pour 1500 euros environ. Celle-ci coûte à peu près dix fois ça, mais elle les vaut bien ! Il s'agit d'un modèle unique réalisé à l'époque pour le NAMM Show, et le corps est en Lucite, comme les Dan Armstrong de l'époque. Elle est donc transparente avec plaque noire, la juxtaposition est parfaite et s'avère d'autant plus séduisante que je n'avais jamais vu un corps transparent sur cette forme là. Et il y a peu de chances que j'en renvoie de sitôt...

Wednesday, August 5, 2015

Chronique d'album - Dengue Fever


Je crois que c'est un des moments de ma vie où je me suis le plus senti comme un guitar nerd absolu : je me baladais au rayon World Music de chez Gibert à la recherche de blues malien, et je suis tombé sur cet album. Je n'avais jamais entendu parler du groupe, je n'avais aucune idée de ce à quoi m'attendre, mais j'ai acheté l'album juste parce que la guitare sur la pochette était tellement cool que je ne pouvais pas prendre le risque de ne pas la revoir. Bien sûr, j'aurais pu faire une recherche sur smartphone pour voir de quoi il s'agissait, ou prendre une photo de la pochette pour m'y référer ultérieurement, mais j'ai craqué, sans y réfléchir plus que ça.
Pour mieux comprendre d'où vient Dengue Fever, il faut savoir que le Cambodge a connu une véritable explosion surf et psychédélique à la fin des années 60, sous l'influence de la présence américaine au Vietnam voisin. Cet âge d'or aura été de très courte durée puisque la plupart des artistes qui en faisaient partie ont été exécutés par les Khmers rouges dans les années 70.
Flash forward au début des années 2000, les frères Zac (guitare) et Ethan (orgue) Holtzman forment le groupe Dengue Fever en Californie du Sud à Los Angeles avec la chanteuse khmer Chhom Nimol, dont la voix est typique de la pop cambodgienne. Ils sont même allés jusqu'à sortir en 2010 la compilation Electric Cambodia qui présente plusieurs artistes de l'époque. L'année suivante, c'est ce Cannibal Courtship à l'incroyable pochette qui les a vraiment fait connaître.
L'instrument pour commencer : il est surnommé le Mastodong, puisqu'il est énorme et qu'il mélange une Jazzmaster et le chapei dong veng, un instrument traditionnel cambodgien. Zac Holtzman a choisi cette merveille pour passer rapidement de l'un à l'autre, et tant qu'à faire il ne l'a pas choisie moche, puisque la finition est dorée à paillettes, ce qui va à merveille avec le blanc des micros et plaques de protection ainsi qu'avec les repères en blocs sur la touche. Musicalement, cet album est à l'image de l'instrument : un mélange improbable et magnifique entre musique surf californienne et accents cambodgiens. Les compos sont excellentes, la prod à la hauteur du tout, et les sons naviguent parfaitement entre vintage et barré. Il y a de très beaux orgues kitschs façon Farfisa, de la grosse fuzz crachottante et des belles reverbs à ressort bien dégoulinantes...
En début d'année, le groupe a sorti un nouvel album, The Deepest Lake, et même si il est excellent je dois avouer que Cannibal Courtship reste mon favori. Mais allez savoir si ça n'est pas simplement parce que je l'ai découvert en premier... Écoutez donc le magnifique single Cement Slippers et vous m'en direz des nouvelles ! Et comme le hasard fait bien les choses, ils passent justement en France courant septembre...

Saturday, July 4, 2015

Fantasme 172 - Gibson LG2

http://www.umanovguitars.com/store/item/1954-gibson-lg-2-2/

Une Gibson acoustique noire c'est quand même quelque chose... D'ailleurs ça n'est pas Elvis et les Everly Brothers qui me contrediraient... Ou même Jack Black et Dave Grohl ! Mais en général, lorsqu'on pense à une Gibson noire, on se figure une J-200 (King oblige) ou une Hummingbird, éventuellement une Dove (King encore !)... Mais il y a aussi eu des petites Gibson acoustiques noires, et pas des moindres ! Cette LG-2 a visiblement été repeinte à l'usine, ce qui à mes yeux la rend encore plus précieuse... Je ne sais pas vous mais je me vois bien la mettre en open et passer quelques plans de Skip James là-dessus. Mais ça n'est peut-être que moi.

Tuesday, June 23, 2015

Extreme Pedalboard Makeover Season 3 - episode 2

Les choses commencent à se préciser gentiment... Pour ce deuxième épisode (le premier est ICI), voici donc le choix des armes ! Tout commence par le board lui même : je voulais essayer de ne pas donner dans le sempiternel Pedaltrain et j'ai donc reluqué du côté des danois de T-Rex. Ils viennent justement de présenter leur nouvelle gamme de ToneTrunks, et leur plus petit modèle en housse grise m'a bien parlé pour plusieurs raisons. Déjà, il fait exactement la taille que je voulais (42x32cm). D'autre part, les trous sont bien placés et l'inclinaison est belle. Enfin, il est déjà recouvert de velcro, ce qui est idéal niveau stabilité (surtout pour un incapable comme moi qui a déjà du mal à mettre le velcro à l'arrière des pédales). L'inconvénient c'est bien sûr que ça impose le choix du côté du velcro à mettre sur les pédales, si vous aviez déjà un board avant il vaut mieux que votre choix ait été le même que T-Rex, sinon c'est atelier décollage-recollage ! C'était bien sûr mon cas...
Tant qu'à faire, je suis resté chez le gros dinosaure pour l'alim, avec la petite Fuel Tank Junior. Avec cinq sorties indépendantes en 9v je suis peinard pour alimenter mes huit pédales, et puis elle est rouge comme un camion de pompier, et ça c'est important.
Vient enfin le choix des pédales... Par rapport à la liste que je donnais dans l'article précédent, j'ai décidé que je n'avais pas besoin d'une reverb spring puisqu'en fait je l'enlève à chaque fois que je joue en live, mais par contre j'ai bien aimé l'idée de mélanger deux delays, un pur analo et un numérique avec tap tempo. Plusieurs raisons à ce choix : pour profiter du beau grain et des oscillations de l'analo tout en gardant la possibilité des répétitions ultra synchro grâce au tap tempo, mais aussi pour jouer avec deux delays à la fois, ce qui peut donner des nappes planantes fort sympathiques...
Voici donc la liste (je pense) définitive :
- accordeur Boss (ça je ne sors jamais sans)
- Anasounds Savage (overdrive style Klon, je ne sors jamais sans non plus)
- MXR Carbon Copy (très beau delay analo, je l'utilise depuis près de 10 ans)
- Fulltone Mini Deja Vibe (j'en ai eu plein des Vibe, et je reviens toujours à celle-ci)
- Lovepedal Believe (un ring modulator/fuzz très particulier, aucun réglage au moins c'est plus simple)
- Voodoo Lab Tremolo (simple, efficace, musical)
- Way Huge Red Llama (un drive au niveau de sortie de bison, parfait pour booster le drive)
- T-Rex Replay Box (un delay stéréo tout simple avec tap tempo paramétrable, tout ce qu'il faut quoi !)
On va pouvoir commencer à chaîner et câbler tout ça... Stay tuned pour la suite !

Saturday, June 13, 2015

Obsédé de Spinal Tap

Tout guitariste qui se respecte doit connaître sur le bout des doigts le film This Is Spinal Tap. ça n'est pas optionnel, pas négociable, tant ce rockumentaire sur un groupe de heavy metal britannique imaginaire résume parfaitement à lui tout seul la vie d'un groupe et la manière de réfléchir d'un guitariste. Rob Reiner a produit ce chef d’œuvre en 1984 et peu de choses ont changé, certaines scènes sont même gênantes tellement elles rappelleront à certaines des épisodes trop familiers. Le groupe victime de son ambition de mise en scène scénique (le Stonehenge trop petit, les œufs d'Alien qui ne s'ouvrent pas), la copine du chanteur qui sème la discorde entre les musiciens, le bassiste qui se fait attraper à l'aéroport avec un concombre dans son pantalon, le groupe qui ne trouve pas la scène au moment de commencer le concert, les batteurs qui explosent, le solo de guitare interminable... Chaque scène vaut son pesant d'or, mais LA scène que chaque guitariste doit absolument connaître par cœur, c'est bien sûr la visite de la collection de guitares de Nigel Tufnel, le lead du groupe au personnage très clairement inspiré de Jeff Beck. Je vous laisse apprécier ça (merci Youtube) :



Non seulement c'est très drôle et hyper bien vu, mais avouez qu'on vivrait correctement avec une collection pareille non ? Retournez donc voir la date du film... Eh oui 1984, avant la création des Custom Shop Fender et Gibson, vous voyez où je veux en venir ? Toutes ces beautés sont des originales ! Et c'est là que je voulais en venir avec cet article : dans un ancien Guitar Player (numéro 170 daté de février 1984 avec Angus Young en couverture), un papier annonce la sortie du film et détaille les instruments qu'on y voit ! Jugez plutôt :

"Visually, the film is a feast for guitar players, thanks to the many vintage instruments Spinal Tap is seen playing. Norman Harris, of Norman's Rare Guitars (Reseda, California), loaned them 40 collector's items, for which the movie took out a million-dollar insurance policy. They include: two dot-inlay 335s, two '58 Flying Vs, a '59 sunburst Les Paul, a '55 gold-top Les Paul, a '61 Byrdland, a '49 Broadcaster, a '58 Super 400, a '28 00-42 Martin, and a '59 three-pickup Les Paul Custom. Older clips showing Spinal Tap in its infancy feature Danelectros, Gretsches, Hofners and Rickenbackers (as well as cameo appearances by Danny Kortchmar and Russ Kunkel as former band members)."
Je traduis pour ceux qui ne suivent plus :
Visuellement, ce film est un véritable festin pour les guitaristes, grâce aux nombreux instruments vintage que les Spinal Tap y jouent. Norman Harris, du magasin Norman's Rare Guitares (Reseda, California, j'en parlais d'ailleurs dans mon article sur les magasins de L.A.) leur a prêté 40 pièces de collection, que l'équipe du film a assuré pour un million de dollars. Parmi elles ont trouve : une ES-335 dot (d'avant 1962 donc), deux Flying V de 1958, une Les Paul sunburst de 1959, une Les Paul gold top de 1955, une Byrdland de 1961, une Broadcaster de 1949, une Super 400 de 1958, une Martin 00-42 de 1928 et une Les Paul Custom à trois micros de 1959. Pendant les parties du films qui montrent les débuts de Spinal Tap, on peut apercevoir des Danelectro, des Gretsch, des Hofner et des Rickenbacker (ainsi que des apparitions cameo de Danny Kortchmar et Russ Kunkel - membres notamment du groupe de James Taylor - en tant qu'anciens membres du groupe).
Vertigineux, n'est-ce pas ? Le pire c'est que la liste n'est pas exhaustive... Rien que dans la scène citée plus haut, la fameuse guitare avec l'étiquette originale qu'on ne doit même pas regarder est une Fender Bass VI Seafoam Green à tête assortie. Si on regarde bien (merci les arrêts sur image), on peut aussi voir : une autre Les Paul sunburst (si si !), deux Strats (une sunburst maple qui doit dater des années 50 et une Candy Apple Red à touche palissandre qui est probablement une série L), une Gibson double manche 12 / 6 cordes en blanc (polaris white ?), une Jazz Bass touche palissandre rouge à tête assortie, une Fender Electric XII Candy Apple Red là aussi à tête assortie, et une Precision Bass du début des années 50. C'est tout ? Eh bien non ! Dans d'autres scènes du film, on peut aussi apercevoir une Gibson Explorer (une 1958 aussi tant qu'à faire ?) et une SG Special Polaris White... Revoyez le film en gardant ces références en tête, c'est une incroyable séance de guitar porn qui s'offre à vous ! Enjoy...

Thursday, May 28, 2015

Fantasme 171 - Chandler Austin Special

http://www.creamcitymusic.com/usa-chandler-austin-special-electric-guitar-arctic-white-finish/ 

Il y a les guitares de mauvais goût, les moches qui n'ont rien pour elles, et puis la catégorie un peu à part des guitares qui pourront paraître hideuses aux yeux de certains mais qui ont malgré tout un charme bien à elles... Cette Chandler se situe clairement dans cette dernière catégorie. Sur le papier, le côté "corps de Les Paul géant et déformé façon Jaguar avec une tête six en ligne et deux micros lipstick dont un double" (oui, un double lipstick parfaitement) aurait de quoi donner des cauchemars aux puristes, mais en réalité le tout lui donne un look improbable mais réussi malgré tout. Accident ou véritable coup de génie ? Dans tous les cas, vous serez le seul à en avoir une comme ça !

Wednesday, May 20, 2015

Obsédé de Way Huge

Way Huge tout le monde voit ? Pas forcément ? Alors pour faire court : tout a commencé en 1992, alors que les pédales "boutique" n'intéressent personne. Jeorge Tripps monte sa marque, Way Huge, en prenant des designs classiques revus et corrigés à sa sauce. Après une carrière riche en très belles pédales, Tripps lâche l'affaire en 99, faut de succès suffisant pour se maintenir la tête hors de l'eau. Il part alors bosser chez Line 6, pour qui il conçoit entre autres le fameux DL4, la pédale verte de delay que tout le monde a eu et que beaucoup de pros continuent d'utiliser, le plus discrètement possible.
Au NAMM 2008, la marque Way Huge est relancée grâce à son rachat par le géant Dunlop (qui possède aussi MXR). Certaines pédales d'époque comme la Swollen Pickle, la Fat Sandwich, la Red Llama ou la Green Rhino, qui ont entre temps atteint des côtes délirantes, sont enfin rééditées, et Tripps participe aussi à certains designs pour MXR, comme l'excellent delay Carbon Copy. Là où ça devient vraiment intéressant, c'est que Tripps a gardé son état d'esprit "boutique" en rejoignant MXR. Il ne s'est pas fondu dans le moule "corporate", et a au contraire gardé son irrévérence et son goût de la pédale au nom qui fera marrer tout le monde mais qui sonne la mort. à ce titre, il est particulièrement instructif de suivre son compte twitter : https://twitter.com/jtripps
On y découvre qu'il est fan d'AC/DC (ce qui le rend encore plus sympathique à mes yeux), et qu'il n'a pas perdu le goût des pédales exclusives malgré la production à grande échelle de MXR. On peut notamment y voir deux séries de pédales réalisées pour un magasin japonais à moins de 50 exemplaires, tous assemblés à la main par Tripps himself :

ça a commencé par des Fuzz Face de couleurs rigolotes...

puis ça a continué avec la Supa-Lead (à droite), un Marshall in-a-box limité à 40 exemplaires. J'en veux donc un, logique. Cela dit, la Saucy Box à gauche est très jolie aussi et elle existe dans la vraie vie.

En plus de ce goût pour les belles choses exclusives, Jeorge est taquin : il aime à poster des aperçus de pédales devenues ultra-rares que personne ne peut se payer à moins d'avoir un yacht à revendre (elles partent régulièrement entre 500 et 3000 euros selon les modèles).

Estimation de la valeur totale des boîtes de la photo : presque 10 000 euros. Eh ouais. 
On commence en haut à gauche avec la Camel Toe, qui est en fait une double overdrive regroupant la Green Rhino et la Red Llama. Les deux ayant été rééditées, il n'y a en théorie pas de raison qu'elle soit si désirable puisqu'il suffit d'acheter un Lama et un Rhino pour avoir un Chameau (logique). Et pourtant... Il s'agit d'une des plus chères, notamment utilisée par Mike Campbell (Tom Petty and the Heartbreakers) qui ne jure que par elle, et tout le monde attend une réédition, il avait même été question qu'il s'agisse d'une réédition Campbell signature. Si vous ne savez pas ce qu'est un Camel Toe, ça mérite une recherche google. Ensuite la grosse bleue c'est la Super-Puss, un delay analo avec modulation réglable (rééditée sur une autre forme), puis la Sasquatch (treble booster). Au deuxième rang il y a la Foot Pig (fuzz germanium), la Blue Hippo (chorus, rééditée), la Saffron Squeeze (compresseur, réédité), la Swollen Pickle (fuzz, rééditée), la Piercing Moose (octave fuzz). Au dernier rang on trouve la Tone Leper (mid boost), la Aqua Puss (delay analo, réédité), la Purple Platypus (octavia) et les deux overdrive rééditées Green Rhino puis Red Llama.
 La mystérieuse Swank O Matic 5000, qui réuniot delay, rhino drive et tremolo.

Jeorge est tellement taquin qu'il poste aussi des photos de pédales que même les plus fortunés ne pourront pas avoir, puisque ce sont des prototypes ou des modèles conçus exclusivement pour des artistes. Des fois il ne précise même pas, comme la photo tout en haut de cet article, postée le 2 avril 2015 sans aucun commentaire : encore une édition limitée pour le magasin japonais ? Un prototype ? Allez savoir...
Enfin il y a cette pédale, apparue sous plusieurs formes depuis l'année dernière, toujours à proximité de Joe Bonamassa, qui a l'air bien partie pour être un modèle signature de l'homme déjà bien signé chez MXR (crybaby signature, fuzz face signature et overdrive MXR signature). Voici sa dernière apparition, datée de février 2015 :

à gauche, la Ringworm (un ring modulator dont la production a été arrêtée), à droite, la crybaby signature en question. Au milieu, cette superbe pédale métallique qui s'intitule "Overrated Special". En regardant bien (et en trichant avec d'autres photos plus proches des réglages), on voit que les deux gros boutons s'intitulent Volume et Drive, et les deux petits 500Hz et Tone. On imagine donc bien un overdrive, et le nom est sans doute un indice. "Overrated" signifie "surfait". à votre avis, quel ampli se vend à un prix sans aucun rapport avec sa qualité objective, justifiant parfaitement le terme de "surfait" ? Le Dumble Overdrive Special bien sûr ! Comparez d'ailleurs la police de caractère de la pédale avec le logo qui orne les amplis de Dumble et vous verrez qu'il y a un gros air de famille... Rendez-vous au NAMM 2016 pour le lancement de la disto Dumble version Way Huge ? Affaire à suivre en tout cas !
Pour finir une petite théorie parfaitement personnelle : vous avez remarqué que des deux géants de la pédale non-boutique, MXR est celui qui se porte le mieux ? On continue à les voir régulièrement sur les pedalboards des pros qui préféreraient être vus dans une sextape zoophile plutôt qu'avec une overdrive Boss. Je suis convaincu que Tripps est en grande partie responsable de ce succès. En tant que pionnier du boutique, il a su insuffler cet état d'esprit à MXR au moment pile où le boutique est devenu le truc à la mode dont tout le monde voulait. Les MXR sont plus fun, plus créatives et proposent aussi des belles reissues de circuits classiques. Le cocktail parfait en quelque sorte.

Saturday, May 16, 2015

Fantasme 169 - Fender Stratocaster 1956 de Bob Margolin

http://www.umanovguitars.com/store/item/1956-bob-margolin-fender-stratocaster/

Les guitares de Dylan ou de Clapton se vendent aux enchères pour près d'un million de dollars, mais toutes les guitares historiques ne se trouvent pas dans les salles d'enchères ! D'accord celle-ci ne se vend pas au prix d'une Squier, même JV, mais avouez qu'elle est furieusement sexy quand même... Déjà à la base une Strat 56 c'est quand même très sympa, au point que j'envisagerais de passer enfin sur Strat si on m'en offrait une (ça n'est pas faute d'avoir essayé mais aucune ne m'a convaincu d'abandonner ma Collings chérie), mais celle là était la guitare principale de Bob Margolin à l'époque où ce cher barbu était le bras droit de Muddy Waters, pendant les dix dernières années de sa carrière. Dix années qui comptent double puisque c'est à cette époque que Muddy a sorti le fabuleux Hard Again et a jammé avec les Stones (d'où la photo où Keith Richards joue sur cette strat, touchée aussi par Muddy himself et George Harrison). Si il ne reste qu'une partie infinitésimale de mojo de tous ces gens sur les cordes de cette Strat, ça doit en faire un sacré instrument...

Tuesday, May 12, 2015

Extreme Pedalboard Makeover Season 3 - episode 1

Presque deux ans que je ne vous avais pas expliqué mes préoccupations pedalboardesques, je suis sûr que ça vous avait manqué ! D'ailleurs pour les retardataires vous pouvez retrouver les articles passés ici :
http://obsededeguitare.blogspot.fr/2013/04/extreme-pedalboard-makeover-part-1.html
http://obsededeguitare.blogspot.fr/2013/07/extreme-pedalboard-makeover-season-2.html
Le principe est simple : je vais me refaire un pedalboard, et vous serez tenus au courant des moindres évolutions de l'engin !
Jusqu'ici, je vivais heureux avec mon Pedaltrain Mini. Comme vous le voyez sur la photo au-dessus (prise par Pierre Journel de La Chaîne Guitare), mon setup était rudimentaire mais fonctionnel : une univibe (dont je bougeais la vitesse au pied pour passer de vibe enveloppante style phaser à vibe grelottante style Leslie), un accordeur, une fuzz, un delay analo et une overdrive toujours enclenchée. C'est déjà beaucoup était donné que je me sers essentiellement de guitares à un micro et d'amplis à deux boutons. Et je n'aime pas changer mon grain de base, j'aime les variations autour d'un son principal et les passages très ponctuels au cours desquels un effet marqué vient ajouter quelque chose. Le problème, c'est que je suis en train de terminer mon deuxième album, Tea And Biscuits, et que j'ai utilisé pas mal de sons différents, et je compte en utiliser encore d'autres pour le troisième qui prend déjà forme dans ma tête.
Le défi donc : arriver à reproduire les différents sons dont j'ai besoin mais en gardant tout de même un pedalboard de taille réduite (style Pedaltrain Junior et plus Mini), quitte à sacrifier certains effets plutôt que de galérer avec 400 footswitches. Pour rajouter à la contrainte, je ne veux pas de pédales multieffets style Eventide H9. J'ai déjà eu, et je n'ai plus envie de changer de presets en live, ça n'est pas assez spontané. Je veux avoir un switch par son, et c'est tout !
Voilà les sons que j'envisage :
- Overdrive de base (toujours enlenchée)
- Overdrive plus poussée (pour le slide surtout), mais ça je peux l'avoir avec le potard de volume de la gratte
- fuzz (voire deux fuzz, il y a tellement de couleurs de fuzz intéressantes...)
- wah
- reverb (type ressort of course)
- delay (type analo) pour slapback
- univibe lente
- univibe rapide
- tremolo
- ring modulator
- peut être un truc en plus pour faire rire les enfants (autowah ?)
ça fait du monde hein ? Dîtes moi ce que ça vous inspire, et au prochain épisode nous préciserons tout ça !

Monday, May 4, 2015

Fantasme 168 - Gretsch Custom Shop Masterbuilt ‘59 Penguin Black

http://www.themusiczoo.com/product/14464/Gretsch-Custom-Shop-Masterbuilt-59-Penguin-NOS-Electric-Guitar-Matte-Black/

Lorsque Les Paul a conçu le visuel de son modèle Custom, il souhaitait une guitare classe comme un costard, qu'il pouvait arborer fièrement sur scène et qui donnerait l'impression aux gens qu'il a un son superbe avant même d'avoir joué la première note. Dans le genre, l'esthétique ultra-luxueuse de la White Penguin n'a pas de leçons à recevoir. Mais le blanc c'est salissant, alors le magasin The Music Zoo a conçu cette superbe Penguin noire mat avec accastillage doré. Une sorte de black beauty made in Gretsch en quelque sorte. Oui, le Custom Shop de Gretsch fait des guitares qui coûtent les yeux de la tête, mais vous ne trouverez pas plus classe.

Thursday, April 23, 2015

Obsédé de Los Angeles : les magasins qui vont bien


Plus d'un mois sans article c'est scandaleux... Pour me faire pardonner, voici un papier qui devrait en intéresser plus d'un. Suite à mon article sur les beaux magasins de New York, en voici un autre sur les échoppes de Los Angeles !
Même remarque générale que pour NYC : les guitares vintage ne sont pas forcément beaucoup moins chères à L.A. qu'en France, et avec le taux actuel du dollars et les éventuelles taxes à la douane, c'est pas forcément un super calcul de craquer là-bas. Sauf que vous trouverez là-bas des guitares qui sont de véritables aiguilles dans notre petite botte de foin européenne. Et puis les magasins ça n'est pas uniquement pour acheter, le lèche-vitrine est aussi un très beau sport. Autre remarque préliminaire propre à L.A. : ne vous y aventurez pas sans voiture ! Cette ville est absolument gigantesque, et pour aller d'un magasin à l'autre dans cette liste comptez 20 minutes de voiture, ou plus selon les embouteillages éventuels. Par contre il y a de la place pour se garer partout, et beaucoup de magasins ont leur propre parking, à l'avant (Norman's) ou à l'arrière (Guitar Center).

- Guitar Center Sunset (7425 Sunset Blvd, Hollywood) : à tout seigneur tout honneur, Guitar Center est LE grand magasin de la guitare aux Etats-Unis, et leur "flagship store" (magasin emblématique) de Sunset Boulevard est le joyau de leur couronne. D'ailleurs les autres Guitar Center (à l'exception de celui de Union Square à New York qui est lui aussi assez chouette) n'ont aucun intérêt : ce sont des magasins façon Decathlon avec de très hauts murs, un peu d'occase mais très peu de vintage et des grattes neuves ennuyeuses à ne plus savoir qu'en faire. Au magasin de Sunset, il y a la salle du fond... On y accède par un petit escalier, en passant d'abord par la pièce des acoustiques, et là le choc est garanti même pour le collectionneur le plus blasé : on tombe nez à nez avec un mur gigantesque rempli des millésimes légendaires (voir photo en ouverture de cet article). Strat des années 60, Les Paul des années 50, ES-335 ou Esquire des années qu'il faut avoir, tout est là, avec plein de vieux Fender tweed parce qu'il faut ce qu'il faut, et quelques guitares typées jazz à l'étage, ainsi que des lap steels et mini acoustiques de cowboy. Il ne manque pas grand chose, et il y a de quoi s'occuper pendant un moment. Les prix sont plutôt élevés, mais ça n'empêche pas de passer saliver un coup !

- Sam Ash (7360 Sunset Blvd, Hollywood) : Très facile d'y passer, puisque c'est juste en face de Guitar Center ! Sam Ash est aussi un gros magasin de chaîne, et là il n'y a même pas de coin vintage, mais de temps en temps quelques occasions excitantes, en particulier sur les acoustiques. Dans la même rue, on trouve aussi le magasin d'usine Mesa Boogie, qui mérite vraiment le détour même pour ceux qui ne sont pas fans de la marque d'amplis. On y trouve bien sûr une sélection de Mesa custom dans plein de couleurs rigolotes, mais aussi quelques belles Fano et autres guitares boutique haut de gamme, et pas mal de pédales haut de gamme aussi. à côté, il y a les showroom de Peavey et Carvin, qui eux ne seront intéressants que pour les amateurs des deux marques en question.

- Truetone Music (714 Santa Monica Blvd, Santa Monica) : Santa Monica est un boulevard parallèle à Sunset, donc le trajet depuis les magasins de Sunset est très facile. En plus, Truetone Music est tout près de la place de Santa Monica et de son légendaire pier (avec la grande roue, parfaite pour faire des jolies photos), idéal pour aller manger des crevettes chez Bubba Gump après un safari vintage. Car oui, chez Truetone, il y a très largement de quoi faire... Moins de millésimes ultra haut de gamme que Guitar Center (moins de séries L ou de Les Paul 50), mais plein de merveilles rares, excitantes et à des prix raisonnables. On y trouve aussi beaucoup de pédales d'occasion à pas cher, ainsi qu'une très belle sélection de Fender Custom Shop neuves. Une très bonne adresse, et un staff ultra serviable.

- Norman's Rare Guitars (18969 Ventura Blvd, Tarzana) : Là aussi le staff est adorable, et Norman's c'est l'endroit des stars par excellence. Logique, on est juste à côté des quartiers avec les villas gigantesques habitées par les rock stars de tous poils, ce qui fait que les clients du magasin s'appellent Dave Grohl, Tom Petty, Maroon 5, Joe Bonamassa ou John 5. Et il faut dire qu'il y a de quoi faire : dans une organisation digne de Guitare Village (avec des guitares partout, genre des 335 des années 60 sur des stands par terre comme si de rien n'était), on trouve à la fois des petites affaires rigolotes et des grosses craqueries. Peu d'amplis et pédales, mais par contre les rayons acoustiques et basses sont redoutables. Une adresse incontournable, et après ça vaut le coup de passer au restaurant de cuisine cubaine Versailles (17410 Ventura Blvd, Encino) qui est délicieux et à 2 miles seulement !

 - Vintage King Audio (1176W Sunset Blvd, Los Angeles) : Même leur adresse est très bien trouvée, puisque le 1176 est un compresseur de studio légendaire... Vintage King Audio se spécialise dans le matos de studio, genre micros, préamplis, consoles et autres joyeusetés hors de prix, mais ils ont aussi un peu de matos guitare, et uniquement du boutique rare et hyper intéressant. Côté guitares, on y trouve les fabuleuses Echopark (notamment jouées par les Queens Of The Stone Age et Joe Perry), et niveau ampli, il y a 3rd Power Amplification et surtout Wizard, la marque de clones Marshall ultra haut de gamme conçus par un guitar tech de AC/DC... Attention, ils ne reçoivent que sur rendez-vous (en théorie, même s'ils ne vous laisseront pas à la porte si vous n'annoncez pas votre venue), tâchez donc de les prévenir avant d'aller y geeker !

Là, il y a déjà de quoi se faire un beau trip... Pour couronner le tout, ça vaut le coup d'aller faire un petit tour à Fullerton, dont le musée (301N Pomona Avenue, Fullerton) présente une galerie Léo Fender. Bah oui, Fullerton c'est quand même l'épicentre mondial du rock 'n' roll... On y trouve pas mal de belles guitares de collection, et même un High-powered Twin de 59, une sorte de saint-graal de l'amplification... à voir, même si rien n'est à vendre et c'est tant mieux !
Et vous ? Quelles sont vos expériences du shopping guitaristique à L.A. ? En attendant voici un peu de guitar porn tiré de Guitar Center Sunset puis Truetone...


La famille tweed

Et la version blackface juste à côté... Jetez aussi un coup d’œil aux Les Paul Junior derrière !

Un Coral Sitar original, rare est très bizarre

Un Echoplex original, le même que sur les plugins !

Du tweed, encore du tweed, toujours du tweed

Un des murs de Truetone, il y a de quoi faire

Deux Rickenbacker, deux micros : je les aurais bien ramenées les fausses jumelles

Avec un look pareil, cet ampli National ne peut que sonner

Encore de très belles choses, notamment la ES-300 au centre et sa cousine à micro intégré à la plaque de protection à côté, notez aussi le pan coupé florentin de l'acoustique à gauche.