Wednesday, August 28, 2013

Test - Red Panda Particle

J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de l'excellente reverb Red Panda Context (le test est ICI), mais là c'est la pédale qui m'a définitivement scotché sur place ! J'aime particulièrement le fait qu'elle propose un effet qui n'existe pas sur une autre pédale, ce que Red Panda appelle un "délai granulaire". Si j'ai bien compris, la Particle découpe le signal en petits samples et lui fait subir différents traitements, soit en lien avec le delay soit en lien avec le pitch shifter.
Dit comme ça il est difficile de se faire une idée, donc pour une fois je vous invite dès maintenant à écouter mes exemples audio :
https://soundcloud.com/beurks/obs-d-de-guitare-demo-red-1

Comme vous pouvez l'entendre, la richesse de cette petite boîte est très impressionnante. Selon les réglages, on passe d'un ring modulator à un effet stutter en passant par un pitch qui grince. On pense au POG, à la Freeze, bref à ces pédales qui passionnent les chercheurs de sons hors du commun. Les réglages sont peu nombreux mais demandent un peu de doigté étant donné qu'ils changent de rôle selon le preset selectionné (5 presets de delay et 3 presets de pitch). Le réglage de blend (dosage de l'effet par rapport au signal direct) est très bienvenu puisqu'il permet d'utiliser des sons vraiment barrés sans pour autant perdre le propos musical, l'idéal pour la pop avant-gardiste façon Radiohead.
On peut bien sûr trouver des sons plus classiques de delay, de reverse delay ou de pitch dans cette petite boîte mais ça reviendrait à utiliser un ipad pour faire du traitement de texte. Parmi les très nombreux sons disponibles, j'ai particulièrement flashé sur le delay pitch, qui change la hauteur des répétitions de manière aléatoire, un effet vraiment saisissant et tout à fait utilisable. Mais j'ai tout autant aimé tourner les boutons au hasard pour écouter ce qui se passe...
Sur le côté, on trouve même un jack d'entrée pour une pédale d'expression, bref avec la Particle attendez-vous à découvrir encore de nouveaux sons quelque mois après l'avoir ajoutée à votre arsenal. Un beau joker sur un pedalboard plus traditionnel...

Monday, August 26, 2013

Fantasme 127 - Fender Dual 8 Professional 1954

http://www.umanovguitars.com/store/item/1954-fender-dual-8-professional/

Quel guitariste n'a pas un jour caressé l'ambition de se mettre au lap steel, voire même au pedal steel ? Pour donner envie de s'y mettre, je vois mal de meilleur argument que cet incroyable Fender d'époque, un lap steel à deux manches de huit cordes chacun... Vous remarquerez la belle finition blonde et les potards qui rappellent fortement la Telecaster. D'ailleurs quand on compare le prix auquel cette pièce de collection est vendue par rapport au reste du catalogue Fender de 1954, on peut presque dire que c'est une affaire. Presque.

Friday, August 23, 2013

Interview - Bach To Rock

J'ai eu l'occasion de visiter plusieurs écoles de musique lors de mon séjours américain, et je voulais donc partager avec vous cette interview de Brian Gross, le président de Bach To Rock. Cette école, fondée en 2007 et qui compte actuellement huit branches, propose des cursus très variés, comme son nom l'indique (le nom se traduit littéralement par "de Bach au rock"). Cet entretien est aussi l'occasion de se pencher sur la manière dont on enseigne la guitare aux Etats Unis, avec un accent systématique sur le plaisir de jouer. Est-ce qu'il ne manquerait pas une institution du genre dans notre bonne France ?

- Qu'est-ce qui distingue Bach To Rock du reste des écoles du pays ?
- Nous croyons au fait qu'un étudiant apprend mieux lorsqu'il joue la musique qu'il aime le plus. Notre étudiants peuvent choisir parmi une grande variété d'instruments comme la batterie, la guitare, le piano, la voix, le violoncelle, la trompette, le violon, la clarinette et la flûte. Avec des arrangements musicaux faits sur mesure en fonction de l'instrument, du niveau de compétence et du style préféré, les étudiants progressent plus vite et sentent qu'ils ont vraiment accompli quelque chose. BTR transforme l'enseignement musical en un sport d'équipe en rassemblant cours individuels et répétitions en groupe pour que les étudiants restent motivés.


- Comment expliques-tu votre succès ?
- Notre expansion peut s'expliquer par le fait que les américains n'ont jamais été aussi intéressés par le fait de jouer d'un instrument, tout particulièrement avec la popularité de shows comme American Idol, X Factor, The Voice, Glee et de phénomènes de la culture pop comme Guitar Hero, Rock Band et iTunes. Le budget des programmes artistiques et musicaux continuent d'être réduits dans les écoles et Bach To Rock répond à une demande croissante pour une éducation musicale de haute qualité.

- Qui est votre étudiant typique ?
- Nous proposons de nombreux programmes pour les étudiants de tous âges, entre 9 mois et 90 ans.Certains d'entre eux sont des musiciens chevronnés, tandis que d'autres n'ont aucune expérience musicale.

- Quelle est la situation actuelle de l'éducation musicale aux Etats Unis ?
- D'après la National Association Of Music Merchants (NAMM), près d'un Américain sur dix possède un instrument. Pourtant, le marché de l'éducation reste fragmenté et aurait besoin d'une marque nationale. Bach To Rock est bien placé pour remplir ce rôle.

Tuesday, August 20, 2013

Fantasme 126 - Taylor 526 First Edition

http://www.themusiczoo.com/product/18475/Taylor-526-First-Edition-All-Mahogany-Grand-Symphony-Acoustic-Guitar/

J'ai toujours trouvé que les Taylor ont un côté un peu trop brillant, mais avec la nouvelle série en tout acajou je dois avouer que mes certitudes ont été bien bousculées...L'acajou amène des médiums plus présents par rapport aux instruments un peu trop typés "hi fi" qui sont les plus courants pour la marque. Comme un bonheur n'arrive jamais seul elle est absolument furieuse visuellement, avec cette sobre mais très efficace décoration de touche et la belle teinte de l'acajou de la table.

Saturday, August 17, 2013

Bouquin - The Ibanez Electric Guitar Book

Après l'excellent bouquin sur Squier (voir chronique ICI), c'est maintenant à Ibanez que Tony Bacon s'attaque, par la face électrique - les acoustiques sont mentionnées dans le récit des débuts mais on se concentre ensuite sur le côté branché de l'affaire.
On passe par l'époque des fameuses lawsuit, les copies Gibson à la quasi-identique (même si, comme on l'apprend dans le bouquin, il n'y a pas eu de procès, juste un arrangement à l'amiable), puis par l'apparition progressive des modèles propres à la marque, en passant des expérimentations plus ou moins douteuses en collaboration avec les musiciens du Grateful Dead (style EQ embarquée bien complète). Mais la révolution arrive bien sûr avec la JEM, le modèle de Steve Vai dont l'importance dans le développement d'Ibanez ne peut pas être surestimée : c'est non seulement le modèle qui a donné une vraie légitimité et une énorme exposition à la marque auprès du grand public, mais aussi le modèle sur lequel apparaissent de nombreuses caractéristiques qui deviendront indissociables de Ibanez, à partir de leur déclinaison sur le modèle RG550, une version moins chère de la JEM qui a connu un succès monumental. Et tout ça sans compter le fait que Vai est aussi à l'origine de la première sept cordes de la marque, la Universe.
Là où Bacon avait déjà réussi à me convaincre qu'une Squier peut être un instrument excitant, il vient de réaliser exactement la même chose avec Ibanez... On se replonge avec plaisir dans les modèles improbables des années 90, comme la Iceman étoilée de J (White Zombie) ! Merci pour cette belle rétrospective, et pour les fans de Ibanez comme pour les détracteurs, voilà une lecture qui devrait vous apprendre pas mal de choses.

Wednesday, August 14, 2013

Fantasme 125 - Gibson L7C Gold 1949

http://www.chicagomusicexchange.com/new-arrivals/vintage-used/gibson-l-7c-gold-1949/

Une grosse Gibson de jazz vintage, ça a déjà quelque chose d'excitant et d'intimidant à la fois. Quand en plus elle arbore un unique P90 en position manche, les mains commencent à trembler. Celle ci dépasse les bornes avec une finition Gold Top datant de 1949 (trois ans avant le lancement de la Les Paul donc), ce qui en fait un exemplaire historique et très probablement unique. Comme si elle n'était pas assez unique, elle présente aussi un sélecteur pour passer d'un réglage de volume / tonalité à un autre : rusé ! Si jamais je me mets au jazz un jour, je sais sur quoi je veux jouer.

Monday, August 12, 2013

Obsédé de New York : les magasins qui vont bien

Je viens de me faire une semaine de vacances à New York City (je sais, je sais, ma vie est un enfer), et comme tout obsédé qui se respecte, j'ai fait la tournée des magasins qui vont bien. Pour ceux qui y vont moins souvent (ou qui y vont avec des gens moins patients que moi) et qui n'auront pas l'occasion de tous les faire, je vous propose ce petit guide parfaitement subjectif.
Première constatation pour commencer : il faut arrêter de se pignoler sur la supposée différence énorme de prix entre les Etats Unis et la France. Le prix du dollar à l'heure actuelle (0,80 euros voire moins) est clairement une bonne nouvelle pour les achats à l'étranger, mais les instruments sont à peu près vendus au même prix en dollars. Vous économisez donc environ 20 à 25%, et quand on prend en compte la galère possible pour ramener la guitare (noooon pas la soute !), et les frais de douane si ils vous chopent (pas la peine de faire le coup de "c'est la mienne je la ramène", ils ont l'habitude et ça va les énerver...), ça devient nettement moins intéressant. Sur les grattes vintage, les prix sont même souvent plus élevés, selon la simple règle économique de l'offre et de la demande : en France, une Strat Fiesta Red de 63 intéresse 200 mecs. Aux Etats Unis, ils sont au moins dix fois plus nombreux sur le coup. Conséquence ? Elle est plus chère. Logique.
Mais alors, me direz-vous avec les larmes aux yeux et des trémolo dans la voix, quel intérêt y a-t-il à acheter un instrument chez l'Oncle Sam ? La réponse est très simple : le choix. En France, une 335 des années 60 est une rareté extraordinaire. Là-bas, vous aurez le choix de la couleur. Ce choix permet donc de comparer plusieurs modèles très proches (quand on met 5000 euros dans une guitare c'est appréciable) et de faire confiance à son coup de cœur plutôt qu'à se dire que cet ampli à 2000 euros doit être bien puisque c'est un Champ d'origine. Là-bas, vous aurez cinq Champ d'origine, chacun avec un son différent et dans un état différent, pour repartir avec l'outil qui vous correspond le mieux.
Maintenant que vous avez l'eau à la bouche, je vous propose un petit voyage du Sud au Nord de l'île...
- Ludlow Guitars (172 Ludlow Street, dans l'East Village) : Un magasin assez grand avec une cabine d’essai insonorisée. La sélection vintage est quasi-inexistante et j'y ai même vu une acoustique Kalamazoo toute pourrie des années 30 à 1500 dollars, donc bien au-dessus de sa côte. En revanche, c'est le royaume du boutique. Leur sélection de pédales est hallucinante (Strymon, EHX, Analog Man, JHS, et tellement d'autres), ils ont aussi beaucoup de Fano, de Trussart et une belle collection d'amplis (Tone King, Carr, Swart...). Pour ceux d'entre vous qui cherchent du matos neuf très haut de gamme, en électrique seulement (leur rayon acoustique ne dépasse pas les 2000 dollars).
- East Village Music Store (21E, 3rd, East Village aussi) : Un tout petit magasin qui ressemble plus à un stand de brocante. On trouve beaucoup de vieux amplis, dont certains intéressants (un vieux Guild, un Deluxe reissue 57 de Fender version noire), et quelques pédales (dont un Vibrato Boss, la fameuse VB2, à près de 500 dollars quand même !), et côté guitares pas grand chose à bouffer : deux Les Paul Classic et une G&L pas très belle. Pour ceux qui aiment chiner, mais ne vous attendez pas à l'affaire du siècle, eBay est passé par là.
- Rivington Guitars (73E, 4th, toujours East Village) : Une seule pièce pas très grande, mais le magasin est pourtant très clair et surtout il y a beaucoup de très belles pièces. La spécialité maison, c'est la guitare qu'on trouvait jadis dans les Pawn Shops : les Kay, Silvertone, Harmony, et autres Fender Mustang. J'en passe et des meilleures, vous vous en doutez ! Les prix sont raisonnables mais clairement ces guitares sont devenues les cibles des collectionneurs qui n'ont pas les moyens de se craquer une Les Paul 59 et ont donc gravement pris en côte au cours de la dernière décennie. Mais si vous décidez d'acheter une guitare dans ce genre, l'argument de pouvoir en essayer plusieurs est d'autant plus fort que leur qualité variait encore plus que chez les grandes marques. Il y a aussi une belle sélection de vieux lap steels.
- Matt Umanov (273 Bleecker Street, dans le Greenwich Village) : Ce magasin est une institution est se trouve sur la légendaire Bleecker Street (déjà on réécoute le titre de Simon & Garfunkel, et pour la soirée on reste pour voir un concert au Bitter End ou au Poisson Rouge, à deux pas). L'une des plus belles sélections d'acoustiques vintage : du Martin et du Gibson comme s'il en pleuvait, y compris des douze cordes et tenor quatre cordes, avec un staff qui s'y connaît méchamment. La sélection électrique est correcte aussi, quelques belles pièces chez Gretsch en particulier. Pour ceux qui cherchent l'acoustique de leur vie.
- Guitar Center (25W, 14th, à deux pas de Union Square) : Là c'est un magasin énorme, avec des guitares du sol au plafond de partout. La sélection de neuf est colossale, surtout chez Gibson et Fender, mais pour autant le vintage est loin d'être laissé pour compte, toujours dans ces deux marques. Pas de Silvertone ou de Rickenbacker (une ou deux, d'accord...), mais des Junior, des 335, et des Tele comme s'il en pleuvait. J'y ai même vu un superbe Fender Harvard, un combo Tweed ultra rare... Pas mal de belles acoustiques neuves aussi, dont une Hummingbird noire et une Martin Johnny Cash. Bref, un arrêt quasi-obligatoire.
- 30th Street Guitars (236W, 30th, Midtown) : Un tout petit magasin mais une belle sélection de pièces vintage. Du classique mais aussi de inattendu, et pas mal de pédales boutique. De quoi chiner, surtout en électrique, à la recherche de l'affaire qui fera tourner la tête.
- Sam Ash (333W, 34th, Midtown aussi) : Depuis la fermeture de Manny's, il ne restait plus que Sam Ash et Rudy Pensa pour représenter l'héritage de la glorieuse 48th Street, LA rue historique des magasins de musique de la grosse pomme. Rudy's est désormais seul sur la 48ème (et je n'y suis pas allé cette fois-ci, mais la dernière fois j'y avais vu de très beaux modèles vintage mais derrière une vitre !), et Sam Ash a descendu 14 rues pour un nouveau magasin en perdant au passage un peu d'espace... Les temps sont durs. En revanche, le matos présenté est très alléchant : quelques belles pièces vintage, mais surtout la meilleure sélection de New York en Custom Shop Fender et Gibson, dont pas mal d'archtops. Quelques belles acoustiques haut de gamme aussi. Bref, pour le fan des deux grandes marques qui cherche du neuf top niveau, il y a de quoi faire.

Enfin, même si il est dans Brooklyn (Grand Street) et pas Manhattan, je tiens absolument à mentionner Southside Guitars. J'ai adoré la sélection de ce magasin qui fait quasi-exclusivement du vintage. On trouve des pièces assez traditionnelles (Les Paul Junior ou Deluxe, Tele, Jaguar en Custom Color d'origine...), mais il y a surtout une sélection impressionnante d'amplis de petite puissance qui font rêver, style National et Gibson. Des combos au look à tomber par terre et qui sonnent de manière très lo fi. Évidemment, si vous en ramenez un, n'oubliez pas adaptateur 110 volts... Enfin, sur Staten Island il y a les fameux Mandolin Brothers et leur catalogue d'acoustiques à 50 000 dollars et plus. Je n'ai pas eu le temps d'y faire un saut mais ça sera sans doute l'objet d'un prochain séjour ! Et vous quelles sont vos expériences shopping à NYC ?