Thursday, January 7, 2016

Obsédé de Universal Audio

J'ai toujours aimé la MAO (musique assistée par ordinateur pour les intimes). D'ailleurs, ayant la trentaine, j'ai un peu grandi avec. En tout cas j'ai assisté à la révolution du home studio démocratique. Beaucoup de gens me voient comme un ayatollah du vintage sous prétexte que j'aime le beau matos mais la modernité qui sonne m'intéresse tout autant, sinon plus. Tout a commencé avec Cakewalk sur un pécé poussif, une Soundblaster Live pour mon quatorzième noël (ou quelque chose dans le genre) avec le Marshall JMP1 puis un POD en direct dedans. Puis un Mac (la révélation !) avec une carte son M Audio Firewire 1814 et Cubase. Puis le passage sous Pro Tools (encore une révélation !), puis une petite Focusrite Scarlett 2I2, puis une Universal Audio UAD 2 Duo Satellite. C'est par cette dernière petite boîte que j'ai fait la connaissance des plug ins Universal Audio, qui sont à l'heure actuelle reconnus et sollicités de manière unanime par les pros et les amateurs éclairés. La raison est simple : leurs plugs sonnent effectivement comme les machins qu'ils émulent, et les réglages se comportent comme des vrais (autrement dit : quand on tourne un bouton, ça fait comme tourner un bouton dans la vraie vie). Le seul hic : les plug ins UAD (Universal Audio Digital donc) ne tournent que sur leur hardware, c'est-à-dire que sans la carte de chez eux, ça ne marche pas. Il faut donc s'équiper, mais du coup l'avantage est que c'est le processeur de la carte qui fait tourner les plugs, un bon moyen pour soulager les ressources de l'ordi donc.
Convaincu par mon expérience avec la Satellite, j'ai finalement craqué pour la Apollo Twin une semaine après l'avoir admirée sur le stand de la marque au NAMM. Déjà, cette petite carte son est très belle, et c'est un argument (je suis superficiel et j'assume parfaitement). Mais surtout, en plus d'une qualité de conversion largement supérieure à mon ancienne Focusrite, la Apollo permet d'utiliser des plug ins à la prise. Je m'explique : en général, vu qu'un plug prend de la ressource, il faut un petit temps de calcul, et lorsqu'on enregistre ce temps de calcul amène une latence très désagréable qui fait que l'on utilise généralement les plugs au moment du mix uniquement. Mais la Apollo a donc un processeur suffisamment balèze pour empiler du compresseur et de la reverb sur vos prises de chant en même temps que le chanteur enregistre (quitte à ne pas garder ces effets sur la prise, juste pour que le chanteur soit à l'aise en ayant l'impression de chanter dans une cathédrale), et le principe s'applique donc aussi à la guitare : on se branche directement dans l'entrée haute impédance prévue à cet effet à l'avant de la bête, on choisit son ampli virtuel et on peut enregistrer avec un son de Marshall sans latence perceptible sans aucun préampli extérieur. C'est bluffant, et surtout ça libère énormément... Petit bémol là encore : il faut acheter ces différents amplis virtuels, et l'addition peut devenir salée si l'on se met en tête de les collectionner. Mais le magasin en ligne de UAD fait très régulièrement des promos, donc l'un dans l'autre on finit par s'y retrouver...
J'ai commencé mon exploration des amplis UAD avec Vintage Amp Room qui m'avait convaincu mais m'avait laissé un goût de trop peu. C'était réaliste, mais pas non plus le jour et la nuit par rapport à Eleven (le plug in d'ampli de Avid) ou au Sansamp version plug. Et puis ils ont sorti la version plug in du Chandler GAV19T, qui est en plus un ampli qui m'avait méchamment fait de l’œil dans la vraie vie. Sa version virtuelle a été la base de son de mes démos et overdubs pendant une année entière, et je continue de m'en servir très régulièrement. C'est simple à régler et ça sonne de manière ultra naturelle et dynamique, sans agressivité ridicule ni compression exagérée. Et puis ça ne s'est plus arrêté : il y a eu les deux têtes Friedman BE100 et DS40, les pédales Tube Screamer, Rat et Big Muff, puis enfin le partenariat avec Marshall. Le choix de Friedman est loin d'être anodin : ça n'est pas une marque si connue que ça mais elle a une crédibilité énorme auprès de ceux qui savent, et il s'agit donc d'un très clair appel du pied aux guitar geeks que nous sommes. Le partenariat avec Marshall quant à lui permet enfin d'appeler un chat un chat et d'ouvrir un plug in qui s'appelle Marshall Plexi Super Lead 1959 plutôt qu'une vague évocation du genre "British Rock Legend Amp". Le Plexi était le premier, mais récemment deux autres modèles légendaires de la maison britannique ont suivi : le Silver Jubilee et le Bluesbreaker. Le fameux combo 1962, ainsi surnommé puisqu'il est la base du son du jeune Eric Clapton sur l'album de John Mayall and the Bluesbreakers (1966), fait donc l'objet de cette première vidéo faîte en partenariat avec Universal Audio. Il y en aura bien d'autres, à commencer par les autres Marshall, ainsi que quelques nouveautés testées au fur et à mesure de leur sortie et dont la nature devrait nous être révélée sous peu au NAMM... J'espère que ça vous plaira !

3 comments:

  1. Bien sur que ça nous plait (et de retrouver ton p'tit rake fétiche...). Quesse ça donne avec un treble booster devant, tant qu'à faire dans le "certified beano"?

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    1. Je ne pas essayé mais l'idée me plaît bien... Je tente !

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    2. C'est vrai que la mixture du plus up to date des plug-ins avec le quasi plus ancien des effets... ça donne envie à entendre

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