Monday, September 12, 2011

Tremolo : le chorus de la décennie 2010 !

le tremolo MRX : stereo en plus...

Pour ouvrir ce blog, j'avais envie de lancer le débat direct !
Je lance donc un cri desespéré : ARRETEZ DE METTRE DU TREMOLO PARTOUT !!!
J'en suis arrivé à ce cri du cœur lors d'un récent concert. Le guitariste accompagnateur faisait un très beau boulot en habillage électrique, mais son tremolo était en marche pendant les trois quarts du show... Pour mémoire, le tremolo est un des effets les plus simples de la guitare, qui consiste en une baisse cyclique du volume (plus ou moins rapide et plus ou moins extrême). Il s'agit même d'un des deux premiers effets intégrés aux amplis des années 50 (l'autre étant la reverb), et il a fait le bonheur de nombreux guitaristes et arrangeurs par le côté très vivant qu'il donne au son. Mais il en est du tremolo comme de la plupart des effets ou des épices en cuisine : utilisé comme un luxe ponctuel qui amène un peu de variété, c'est une belle surprise qui marche à coup sûr, mais à forte dose le mal de mer est proche...
Au cinquième morceau j'ai alors réalisé avec horreur : le tremolo est à la décennie 2010 ce que le chorus était à la décennie 80. Dans ces années sombres pour les amateurs de sons roots et naturels, il était impensable pour les guitaristes à la mode d'enregistrer ou de jouer en live sans un chorus plus ou moins prononcé qui englobait tous les sons, saturés comme cleans. Et puisque le chorus est devenu has-been et que la plupart des sidemen perdraient leur boulot instantanément pour le simple fait d'avoir ramené un Chorus TC Electronic en studio, alors le tremolo devient le nouveau moyen de faire vivre un son sans aucun effort. A partir du moment où il tourne, pas besoin d'appliquer un vibrato main gauche à des accords tenus... La raison de cette utilisation excessive est claire : la peur du vide ! La peur d'un son clair trop raide qui trahit les à-peu-près du jeu et promet un grand moment de solitude au guitariste à la technique hésitante si l'accompagnement est un tantinet dénudé. Pourtant, il y a tant d'autres manières de faire vivre un son avant de le noyer dans les vagues tremolantes : un petit coup de Bigsby, un petit coup sur le pan coupé inférieur pour faire varier la hauteur, et tout simplement un vibré main gauche de qualité... Mais, bien entendu, c'est moins immédiatement flatteur !

Je suis très curieux de lire vos avis sur le sujet... Et pour ne pas passer pour un rabat-joie intégral voici quelques très beaux exemples d'utilisation du tremolo à travers les âges :

Nancy Sinatra - Bang Bang (Billy Strange à la guitare)

Green Day - Boulevard Of Broken Dreams



Duane Eddy - Rebel Rouser

5 comments:

  1. En clair, avec le trémolo, il faut y aller "très mollo".

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  2. Moi j'adore ce Greenday, et le reste de l'album est très bien aussi ! Et bravo Goulven...

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  3. Moi je trouve ça plutôt cool, le trémolo, ça fait vintage (effet de mode ?) et c'est plus naturel que le chorus. À présent, c'est vrai qu'il faut savoir doser.
    Mais on peut s'estimer heureux que l'effet se cantonne uniquement à la guitare (je considère que le chant sous Leslie, c'est un peu différent)... Imaginons un peu, vision d'horreur : 2013 : le producteur anglais Philippe Specteur a l'idée géniale de mettre un tremolo sur une caisse claire, produisant un effet encore pire qu'une réverbe+gate millésimée 1984. Puis en 2016, toute la production West Coast s'enflamme pour la mode du trémolo-mix, qui consiste à faire passer l'intégralité du mixdown d'un morceau dans un variateur cyclique de volume, calé au tempo...

    Brrr, j'en ai des frissons... (sinusoïdaux, bien sûr)

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  4. Chouette programme... Et tu imagines un mixdown 5.1 dans lequel le trémolo est à une vitesse différente dans chacun des cinq canaux ???

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