Thursday, February 9, 2012

Diagnostic 2 - Julien Fournier

Pour ce deuxième diagnostic, je vais répondre publiquement à une question qui m'a été soumise par mon ami Julien du groupe Owlwood (http://owlwood1.bandcamp.com/). Si vous aussi avez des interrogations existentielles à me poser, n'hésitez pas j'y répondrai avec grand plaisir !

"Une question me tarabuste depuis quelques temps: est-il mieux de brancher mes effets dans la boucle de mon ampli ou plutôt en direct? Je n'en ai pas beaucoup: une disto (j'ai craqué pour la Pinnacle de Wampler finalement) et un delay. Plus un accordeur mais on s'en fout un peu."
C'est une question que vous êtes très nombreux à vous poser, et dont la réponse passe par une meilleure compréhension de ce qu'est la boucle d'effets. Votre ampli est fait de plusieurs éléments différents : un préampli tout d'abord qui se charge de transformer le signal et de la modifier par les étages d'EQ et de gain avant de l'envoyer à l'ampli de puissance qui lui donne la patate (c'est lui qui détermine le wattage de l'ampli), et ça se termine dans les hauts parleurs qui traduisent tout ça en vibrations de l'air. La boucle est une dérivation entre l'étage de préampli et l'ampli de puissance, qui permet d'appliquer les effets à un son déjà traité plutôt que de les appliquer au son sortant de votre guitare avant d'attaquer le préampli.
Quelle est la différence ? En son clair, pas ou peu de différence, mais si vous vous servez du gain de l'ampli pour votre crunch ou distorsion alors la différence est drastique et revient en fait à placer un effet avant ou après une overdrive dans le chaînage de vos pédales. Essayez vous verrez, la différence est colossale.
Dans le cas de Julien donc, la Wampler Pinnacle, qui est un crunch façon Marshall, pose le moins de problème : les effets de gain de manière générale doivent attaquer le préampli directement, et traiter le signal tel qu'il sort de la guitare pour une réactivité à l'attaque plus naturelle. Pour l'accordeur, c'est encore plus simple : il doit détecter la justesse des notes, et donc pour les analyser le mieux possible il vaut mieux qu'elles ne soient pas passées par plusieurs effets auparavant. L'accordeur doit toujours se trouver en début de chaîne donc.
Pour le delay, c'est moins simple : on le place traditionnellement en fin de chaîne afin qu'il répète un signal déjà traité au lieu de traiter un signal répété (vous suivez ?). Dans cette logique, on le placera donc dans la boucle d'effets pour un rendu le plus propre possible. Mais si vous aimez les sons plus sauvages et lo-fi, alors un delay en amont de la distorsion pourra être un effet passionnant : demandez donc à Neil Young ce qu'il en pense...
Mon diagnostic, qui n'est qu'une humble proposition : guitare - accordeur - Wampler - delay - ampli ! De cette façon, on peut avoir un son de delay crade en l'appliquant à la saturation de l'ampli, et un delay plus propre en l'appliquant à la Wampler. Mais le delay dans la boucle est à tenter aussi, plus discret donc forcément moins bien ?

3 comments:

  1. Yeah, thank you! J'ai finalement opté pour le delay dans la boucle. J'ai un meilleur contrôle de mon effet, ou du moins il me convient mieux ainsi.

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  2. Dernière solution, un peu extrême certes, mais qui fera le bonheur des puristes, dont je suis : placer les effets après l'ampli complet. C'est surtout intéressant pour les vieux amplis qui ont peu de gain, et dont on tire la disto en foutant tout à fond, ou pour les tout petits amplis de quelques watts, qui reviennent d'ailleurs à la mode. J'utilise une DI branchée entre la tête et le baffle pour dériver un signal ligne de la sortie HP. J'envoie le signal vers un écho ou une réverbe, que je règle à 100%, et qui sortent sur un autre ampli. Un petit transo suffit pour créer une image stéréo monstrueuse (wet-dry), deux pour les effets en véritable stéréo (wet-dry-wet). Le tout permet d'apporter au son une grande profondeur, sans brouiller le signal d'origine, et sonnera toujours mieux que les effets ajoutés au mix.

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