Wednesday, May 2, 2012

Buffer contre les vampires, le retour !

Hier, j'étais en répète. ça tout le monde s'en fout, mais ce qui est intéressant c'est que j'ai utilisé le buffer dont je vous parlais auparavant pour la première fois en conditions live à fort volume. Autant le dire tout de suite : j'ai adoré ! En le réglant vers 8, j'ai obtenu un beau boost très gras et naturel par rapport au canal clair de mon Hugues & Kettner Tubemeister, et surtout j'ai retrouvé l'intérêt du potard de volume de ma Richmond. Vu qu'il n'y a plus de perte d'aigus, je me suis fait un son rythmique en baissant le volume sur ma gratte, du coup j'avais toujours un son bien claquant (voire trop par moments, d'où ma redécouverte subséquente de la position intermédiaire !), avec moins de gain et de volume, et je pouvais contrôler de très près le passage vers un son plus envahissant pour des solos ou moments plus intenses et chargés. Le tout bien sûr de manière beaucoup plus musicale qu'avec un footswitch... Je crois que je suis sur le point de me convertir définitivement au buffer... En attendant, voici une petite interview avec l'homme qui a réalisé la petite boîte en question, François.


Comment t'es venue l'idée de ce jack préamplifié ?
En cherchant comment tirer vraiment profit des potentiomètres de volume de la guitare. Contrairement à ce que pensent trop de guitaristes, leur rôle n’est pas uniquement de vérifier qu’ils sont ouverts à fond (le geste auguste du gratteux qui racle les deux potards du tranchant de la main). Manque de chance, les lois de l’électronique font qu’un câble - même de longueur moyenne - réalise un filtre passe-bas, par effets d’inductance et autres impédances… (il n’est que d’essayer de brancher une guitare via un câble patch, et de comparer à un câble standard…) ; dans ces conditions, baisser le volume (le fameux « roll off ») pour éclaircir un son de base bien crunchy (écouter Live at Leeds pour une idée de ce que sont dynamique et nuance) est décevant, et les aigus « restent » dans le câble. Un google  plus tard, et LA solution est là, depuis toujours en fait, dans une nécessaire adaptation d’impédance entre la sortie de la guitare (haute, donc fragile), le câble, inductif, et l’entrée de l’ampli ou du pedal board. Ce ne sont pas les schémas qui manquent, avec leurs lots de discussions très fournies, décrivant les pour et contre de détails techniques (nature du FET, ampli op. ou pas…). C’est un dénommé Tillman, bien connu des DIYers, qui a proposé le montage que je t’ai fait parvenir (je l’ai adapté à ma sauce, mais le principe lui appartient) : monter le préampli dans un jack, et déporter l’alimentation 9V à l’autre bout du câble. Ainsi, pas de disgracieuse boîte pendouillant, de simili émetteur sur le baudrier… et un effet optimum, traitant le son dès l’origine (l’alternative est d’insérer le préampli DANS la guitare, l’ « onboard preamp » qu’on trouve assez facilement, mais dont le défaut est de nécessiter de une pile embarquée). Ma contribution est d’avoir raccourci le câble, afin de pouvoir utiliser son propre jack (fétiche si possible) au plus près de l’instrument ; il semble que tu aies apprécié ce raffinement.
Ce qui m’échappe est le manque d’offre commerciale de ce petit gadget, qui ne représente pas grand-chose en termes de composants, et qui peut rapporter gros en terme d’amélioration sonore.
Quels musiciens t'ont influencé dans ce sens ?
La quête du son de Pete Townshend, bien sur, sur Live at Leeds par exemple, l’intro de Tattoo en son clair, puis les passages énervés en crunch sont joués aux potards. À la maison, il est difficile de pousser un mur d’Hiwatt à 11 (Salut Nigel) pour pouvoir se procurer ce plaisir. La « Tiger » d’Uncle Jerry est un exemple d’intégration électronique au service du son : un « onboard » preamp, une sortie sur les effets du maître (câble stéréo obligé), retour dans la guitare et sortie via les potards… Une leçon pour LE SON (non ? si !). Danny Gatton, avec sa boîte à malice… En fait, quelque part, tous les « grands » se sont penchés sur une facette ou une autre de la quête du son ultime ; même Kossoff (le grand parmi les grands ?), même Neil Young quand il n’est pas dans le cambouis de sa Lincvolt…
Quelles difficultés de conception as-tu rencontré ?
Hormis le risque de rupture d’approvisionnement en l’un des composants cruciaux (le FET qui va bien semble menacé), le principal écueil à l’intégration totale de l’ensemble, et donc sa miniaturisation, est la nécessité d’une alimentation via la sempiternelle pile 9V connue de tous ; elle ne rentre pas dans un jack ! J’ai bien sur des idées sur ce que serait le système idéal…
Dans quelles situations ne marche-t-il pas bien ?
Lorsque la guitare possède déjà un préampli ou un buffer, ce qui est le cas des micros actifs par exemple, ou de certains modèles comme la Les Paul « Warren Haynes ». Lorsque les micros sont très puissants, le FET peut saturer d’une façon peu musicale (c’est le cas sur une Dan Armstrong par exemple). Le préampli ne se marie pas bien avec les effets comme les Fuzz Faces, les Treble Booster, car leur impédance d’entrée est incompatible… enfin presque, car certains considèrent que c’est mieux comme cela, allez savoir mon bon Monsieur…
Dans quelles situations est-il idéal ?
C’est facile à déterminer : il suffit de faire le test du câble court et du câble long… si on entend une différence, c’est qu’un buffer est nécessaire.

2 comments:

  1. C'est bon, on sait qui t'es !May 22, 2012 at 6:54 AM

    J'ai essayé avec et sans câble. J'ai entendu une différence. Tu crois qu'il me faut un buffer ?

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  2. "même Neil Young quand il n’est pas dans le cambouis de sa Lincvolt…"

    Môssieur est un connaisseur :)

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